Goethe assassiné
Deux sites sur cinq – Bordeaux et Lille – et le bureau de liaison de Strasbourg vont fermer : les Instituts Goethe se replient dans l’Hexagone, l’année où est célébré le 60e anniversaire du Traité de l’Élysée. La raison ? Des coupes budgétaires contraignant l’institution à supprimer 110 postes dans le monde. La dissonance est grande entre la volonté politique affichée urbi et orbi – le rôle essentiel de la langue et de la culture dans le lien entre nos deux pays, bla, bla, bla – et les actes concrets. Virer un pauvre “bureau de liaison”, simple « Délégation du Goethe-Institut de Nancy », est un véritable camouflet pour la “capitale européenne”, reflétant l’état d’une relation franco-allemande qui se délite. Avouons que le symbole est désolant… Installée sur la place de l’Université et signée Ernst Waegener, la statue, d’un jeune Goethe entouré de ses muses Melpomène et Polymnie, qui vécut d’avril 1770 à août 1771 à Strasbourg, écrase une larme, avant de tourner le dos, un brin dédaigneux, à sa patrie qui lui joue ce tour de cochon.