Avec Lego découpé et paillettes, le Schmuckmuseum se concentre sur l’œuvre de Gernot Leibold, orfèvre et ébéniste.
Natif de Karlsruhe, Gernot Leibold (1955-2020) écrivait, dans son mémoire de fin d’études, en 1986 : « Rien au monde ne m’a jamais autant fasciné que les bijoux. Enfant déjà, je piquais les bijoux en strass de ma mère, dont le scintillement me captivait. […] Cette passion précoce a ainsi absorbé tout mon argent de poche. » Cet enthousiasme pour les paillettes traverse l’exposition, tout comme un tropisme pour les matériaux colorés, des briques de Lego aux pièces en plastique. En témoignent la série de broches abstraites intitulée Salutation à Louise (2016), rectangles ou carrés striés de rayures – qu’on verrait bien, agrandis, aux cimaises d’un musée – ou des pendentifs comme Lait, Miel et Sang (2013), oscillant entre kitsch sixties et élégance intemporelle. On reste aussi ébahis face au puzzle aux teintes vives qu’est Piet (2016), où le plastique magnifie la citrine dans une composition rappelant Mondrian. À l’opposé, Structure noire n°6 (2017) a la semblance d’un objet mystérieux, venu d’un monde lointain, comme le monolithe de 2001, l’Odyssée de l’espace : brutaliste, minérale et sombre, cette alliance de plastique, d’ébène, d’argent et d’acier s’offre dans sa splendide étrangeté.
Au Schmuckmuseum (Pforzheim) jusqu’au 23 février
schmuckmuseum.de
