Free party
Dans Crowd, Gisèle Vienne ralentit le tempo des gestes d’une foule de jeunes lors d’une fête techno underground.
L’atmosphère de beats electro minimalistes, choisis par KTL pour bande son puissante en BPM, traverse les
hits made in Detroit et Berlin. Au sol, de la terre jonchée de détritus en plastique d’une soirée où l’alcool coule à flots. Une quinzaine de danseurs pénètre sur le plateau, au ralenti, un à un. Crowd explore les pulsions intimes, l’érotisme lascivement charnel et cette zone indécise où le réel se tord sous les puissants assauts du désir. L’artiste franco-autrichienne distord le temps, brouille les repères en manipulant toute une palette d’effets cinématographiques pour orienter nos regards. Les jeunes fêtards se statufient, multipliant des mouvements cadencés comme dans un rembobinage sans fin des mêmes séquences. Les gestes saccadés et les ruptures de rythme reproduisant l’effet d’un stroboscope renforcent l’impression d’un spectacle sous opiacés, en slow-motion. La pièce peine pourtant à nous emporter : tout, dans ce jeu de la tentation nocturne, est trop bien rangé. La violence qui point s’éteint dans l’œuf et le rituel collectif, aussi clean que propret, manque de folie, de sueur et de larmes.
Au Carreau (Forbach), jeudi 4 avril
carreau-forbach.com
Au Künstlerhaus Mousonturm (Francfort-sur-le-Main), jeudi 2 et vendredi 3 mai
mousonturm.de
g-v.fr