Françoise Saur montre Ce qu’il en reste
Au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse, Françoise Saur met en images notre passage subreptice sur terre et Ce qu’il en reste.
C’est une chose si petite, si éphémère, si futile, la vie d’un homme. À la mort de ses parents, la photographe Françoise Saur co-hérite d’une maison pleine à craquer d’objets accumulés au fil des générations. Un bric-à-brac fait de breloques dérisoires qui, mises bout à bout, constituent pourtant la seule mémoire tangible de ces existences ordinaires ayant précédé la sienne : tout Ce qu’il en reste… De vieux chapeaux à plume décatis, bobines de fil et boutons de chemises, médailles de guerre et de baptême, lettres d’amours échangées, cartes postales reçues d’Alger.
Disciple d’Otto Steinert, théoricien de la “subjektive Photographie”, Saur trie, ordonne le fatras, le met en scène pour figer à l’aide de sa caméra les souvenirs évanescents. « La photographie est art de mémoire », souligne la première femme lauréate du prix Niépce en 1979, qui tient, depuis cinq décennies, un journal photographique de quelque 11 300 clichés. De ce fonds mnésique, elle a extrait les images les plus gorgées de joie (enfants s’ébrouant dans les prés, bouquets de rires et repas de famille), en a fait un film – mis en musique par le clarinettiste Joris Rühl – et un livre. Comme une ode à l’élan vital, mettant un point magistral à cette réflexion sur la finitude et le temps qui passe.
Au Musée des Beaux-Arts (Mulhouse) jusqu’au 15 mai
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