Focus sur Hamed Abdalla au Zentrum Paul Klee
Le Zentrum Paul Klee met à l’honneur le peintre et dessinateur Hamed Abdalla, pionnier du modernisme égyptien.
Fervent défenseur de ses culture et langue maternelles, Hamed Abdalla (1917-1985) s’épanouit hors de l’académisme des écoles d’art. S’il admire Paul Klee, cet autodidacte fils de paysans se revendique de la tradition arabo-égyptienne, capturant à ses débuts, la ruralité nubienne. Il glisse ensuite vers une réflexion plus conceptuelle sur le couple amoureux, comme l’illustre Les Amants de Shemm Ennessim (1953). La guerre inspire également l’artiste exilé en Europe dès les années 1950. Il s’appuie d’abord sur des symboles universels comme la mère à l’enfant, puis travaille sur la graphie du mot “guerre”. Selon un procédé qu’il baptise « parole créative », il agence les caractères d’un mot en une forme évoquant son sens, à la manière d’un calligramme. Al Harb (1963) représente ainsi le conflit armé sous la forme d’un taureau, confirmant l’appartenance de l’Égyptien au Hurufiyya, mouvement célébrant le potentiel artistique de l’alphabet arabe. Fasciné par l’art pariétal, Abdalla consacre ses dernières années à la contemplation des mondes souterrains. La série Gens des cavernes (1975-1976) rappelle les reliefs rocheux de Nubie, achevant la fusion de l’art et du sacré.
Au Zentrum Paul Klee (Berne) jusqu’au 26 mai