Festival de Cannes
Après Laisse faire les sphères, irrévérencieux recueil de plaisanteries paru en 2010 chez Alain Beaulet (chronique à lire ici), Léon Maret signe le superbe Canne de fer et Lucifer. Pour l’occasion, les éditions strasbourgeoises 2024 mettent le paquet avec un ouvrage de près de 300 pages aux finitions luxueuses et une reliure digne des “grands albums” de Jules Verne. Inspiré par le roman picaresque, l’auteur-dessinateur nous conte le destin du jeune Gaston Martin et d’un florilège de ses compagnons d’infortune dans la France révolutionnaire des sans-culottes. Surdoué de la canne de combat, un des arts nobles de l’époque, il est le roi de l’esquive mais refuse de frapper ses adversaires. Dans son style dépouillé et entièrement au trait complété par un lavis en teintes de gris, Léon nous plonge au cœur de l’action, montrant tout son talent pour les scènes de combats. N’ayez crainte, il n’oublie pas ses premières amours, cassant allégrement la frontière avec le lecteur en l’apostrophant directement pour révéler sa cuisine interne tout en se moquant de sa propre narration à rallonge remplie de digressions et détours. On prend plaisir à s’y perdre et à cheminer au milieu des badauds de l’histoire.
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