Fantasmes très spatiaux
Opus de SF rétrofuturiste et coquin, Space Serenade oscille sans cesse entre Série Z et classement X. Jubilatoire.
Si l’on voulait résumer cet album en deux lignes, cela donnerait à peu près ceci : Stéfie est une petite coquine rouquine qui cherche l’Amour avec un grand A, pensant le dénicher dans une agence matrimoniale… mais elle n’y trouve que le poster d’un playboy, sorte d’idéal de prince charmant. Elle l’accroche au-dessus de sa machine à écrire. En avant les histoires, une dizaine de saynètes de trois planches entrecoupées par des gags d’une page. Stéfie ? Grosses lunettes, poitrine idem, elle couche ses fantasmes sur papier, narrant des épopées sentimentalo-érotiques situées un drôle de futur où certaines filles ont trois seins ou trois yeux et où l’on peut faire l’amour avec un robot bien membré… même si la vie de couple n’a pas tant changé ! Tout cela est bien troussé par Claude Comète (alias Jorge Bernstein), scénariste prolixe et drolatique, et Nikola Witko dessinateur qui entraîne son lecteur dans des atmosphères pulp rendant son héroïne aussi sexy que Barbarella. Sur la planète Vortex, elle décide de prendre un bain de minuit avec le sublime Steeve. Ils se mettent nus – ne gardant que leurs casques – et plongent dans un lac. Ils sont attaqués par des zombisous, morts-vivants assoiffées de câlins… Par la suite, le lecteur découvrira des cyclopes draguant Stéfie sur la plage (mais Steeve est très jaloux), une partouze avec des extra-terrestres pleins de tentacules (une vraie thérapie de couple) ou encore une soucoupe volante idéale pour les cinq à sept…