En 1 000 morceaux

Photo d'Albert (black-lux.com)

Un Brouillon général ! Voilà ce que nous propose 
La Tour 46 de Belfort avec une installation de Peter Briggs prenant la forme d’une accumulation de vestiges.

Une esthétique de l’éclatement, du fragment, du non finito. Du work in progress : Belfort est la troisième
étape* sur quatre d’une installation itinérante et évolutive de Peter Briggs, artiste procédant à l’intégration de son travail dans divers lieux d’exposition, « en fonction de l’atmosphère, de la couleur, de la volumétrie de l’espace », nous éclaire Marc Verdure, directeur des Musées et de la Citadelle de Belfort. Pièces de porcelaine cassées, céramiques brisées, échantillons accumulés… L’artiste né en 1950 en Angleterre envisage la sculpture « comme un point de vue, un positionnement historique qui permet une perspective particulière sur la modernité et le contemporain ». Ainsi, ses œuvres prennent sens dans leur ensemble, l’objet isolé n’ayant pas grand intérêt pour celui qui s’intéresse au process, aux étapes de la transformation de la matière, à la disposition des pièces, à l’ambiance du lieu, « au mouvement du spectateur. L’exposition se déroule comme un parcours. Peter Briggs utilise la métaphore de la rivière car son travail parle du temps qui s’écoule. »

Photo d’Albert (black-lux.com)

Le visiteur / marcheur évolue dans un Brouillon général (titre de l’expo), où les choses sont mouvantes, jamais figées. Il découvre un passionnant bric-à-brac composé d’animaux naturalisés, de coquillages lissés, de formes modelées, de marbre façonné ou de pierre taillée. Il s’arrêtera devant une vaste vitrine rendant hommage à la pensée de Novalis, philosophe allemand de la fin du XVIIIe siècle qui vantait « la communion de l’homme et de la nature, comme Rousseau le fit également. Chez lui, les règnes, animal, végétal ou humain, se répondent. » Une invitation humaniste « à vivre une expérience commune » à travers une œuvre protéiforme où même les ratés et autres brouillons ont le droit de cité, car témoignant d’une démarche générale.


À La Tour 46 (Belfort), jusqu’au 21 mai
musees.belfort.fr
* Après le Musée des Beaux-Arts d’Angers, le Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun et avant La Piscine à Roubaix

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