Emotion in motion

Chargée de la programmation de musique contemporaine1 à La Philharmonie de Luxembourg, la dramaturge Lydia Rilling est aux commandes du festival rainy days.

Vous succédez à Bernhard Günther à la direction artistique de rainy days, festival fondé en 2005 consacré aux musiques nouvelles : quelle en est l’essence ?

L’esprit du festival, c’est l’esprit de découverte. Nous souhaitons explorer la diversité du répertoire contemporain avec ses rythmes, ses sonorités, ses expérimentations… Notre époque n’est plus celle des écoles dominantes, elle contient une grande variété d’esthétiques, d’approches et de styles développés par des compositeurs nourris de techno, de jazz, de rock, etc.

Pourquoi avoir choisi la thématique How does it feel ? 

On pense toujours que la musique contemporaine est uniquement cérébrale : ce cliché empêche un large public d’aller vers elle. Je souhaite prouver que de fantastiques paysages émotionnels s’y trouvent également. Concerts, installations ou performances, mais également conversations, permettront de montrer que chacun peut être touché au plus profond.

Le Body Opera de Wojtek Blecharz2 (12/11, Grand Théâtre) en est une belle illustration…

L’émotion est souvent liée au corps avec lequel on fait des expériences : tel est l’objet de cette “installation d’opéra” (mêlant musique, chorégraphie, sculpture et vidéo) qui permet de percevoir le son avec l’ensemble de son corps et pas uniquement les oreilles, grâce à des fréquences faisant ressentir physiquement la musique.

Pourquoi avoir demandé à Wolfgang Mitterer de composer une BO pour un ciné-concert du film expressionniste Le Cabinet du docteur Caligari (14/10) ?

Je souhaitais que le compositeur autrichien, familier de cet exercice et capable, comme nul autre, de relier des univers sonores très différents, puisse exprimer la plénitude et la variété des sentiments et des émotions qui parcourent le film de Robert Wiene.

Photo de Lisa Burke

Un concert de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg permettra de découvrir l’univers de Chaya Czernowin (17/11)…

À côté de Neither de Morton Feldman, on pourra aussi entendre Guardian pour violoncelle et orchestre que nous avons commandé à la compositrice, l’occasion de découvrir une esthétique expressive faite de textures sonores délicates et sensuelles.

 

 À La Philharmonie mais aussi au Grand Théâtre et à L’Abbaye de Neumünster (Luxembourg), du 6 au 19 novembre

rainydays.lu

philharmonie.lu 

 

1 Les séries On the border (entre noise music, free jazz, improvisation, musique nouvelle, minimalisme) et Musiques d’aujourd’hui

2 Pour plus de renseignements : wojtekblecharz.com

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