Double détente
Brigitte, duo disco pop à paillettes et longues jambes, embrasse la vie à pleine bouche. Sylvie Hoarau et Aurélie Saada ne font plus qu’une et chantent d’une même voix sur cordes et cuivres. Entretien glam.
Si vous étiez un duo masculin, pour quel prénom auriez-vous opté ?
On nous a déjà posé la question, mais nous séchons…
Didier (le vrai prénom de JoeyStarr) ?
Pourquoi pas, c’est une proposition intéressante, même si nous ne connaissons qu’un seul Didier qui nous plaise, contrairement aux Brigitte [Bardot, Fontaine… NDLR].
Ma Benz a braqué les projecteurs sur vous, mais il y a aussi Walk this Way ou le viril Allumer le feu : qu’est-ce qui vous séduit tant dans l’exercice de la reprise ?
C’est intéressant de s’approprier des titres, les déformer, leur donner une couleur qui est la notre, les chanter en imaginant qu’ils sont à nous. C’est assez grisant, cette espèce de superpouvoir.
Les robes échancrées à la Dalida et les strass rappelant Champs-Élysées, c’est une stratégie – payante – pour être invitées par Drucker ?
Ce sont vos références… Ça nous évoque plutôt Marilyn Monroe et Jane Russell. Nous portons des robes à paillettes car, petites filles, elles nous faisaient rêver. En nous lançant dans la musique, nous avons décidé de faire tout ce que nous n’osions pas auparavant, comme jouer la diva dans une tenue moulante, sur des talons hauts.
Vous déployez tout un univers dans ce nouvel album. Pourquoi incarner la femme d’aujourd’hui en piochant dans une esthétique disco ?
C’est la musique qui nous fait danser. Celle d’aujourd’hui n’a pas le charme du disco qui nous rappelle nos mères et nos tantes, très belles, se maquillant pour sortir.
Vous êtes de plus en plus semblables. Pourquoi ce mimétisme ?
Personne n’imite l’autre dans Brigitte ! Nous ne sommes plus des adolescentes… Nous avons décidé de semer le trouble car les gens n’arrêtaient pas de nous mettre en rapport de force : qui est la plus timide, la plus sexy, la plus intello ? Comme nous nous ressemblons beaucoup, ça nous agaçait d’être sans cesse comparées : nous avons fait ce pied de nez en devenant doubles.
Entre « la profonde et la légère, la femme ou la mère », vous avez choisi de ne pas choisir. Ce grand écart est important pour votre équilibre ?
C’est parfois difficile pour les femmes de travailler, d’avoir des gosses, de mener une carrière et d’aller danser le soir. Ça nous tient à cœur de ne rien sacrifier.
Vous avez dédié tout un album à la bouche qui vous permet de chanter et d’embrasser…
C’est un disque très sensuel qui parle de désir et de plaisir !
À Esch-sur-Alzette, à La Rockhal, vendredi 30 janvier À Dijon, à La Vapeur, jeudi 9 avril À Strasbourg, au Zénith, vendredi 20 novembre 2015 (billetterie ouverte) À bouche que veux-tu, édité par B-Records