Dominique A
Last but not least : Dominique A, chanteur rêvant de prendre le large.
Dernière fois où vous avez regardé l’océan.
Lors de la séance photo avec Richard Dumas pour l’album. On était sur un sentier côtier, je voyais la ligne d’horizon, et j’ai pensé qu’il était vraiment absurde de vivre là où je vivais (à Bruxelles, NDLR).
Pourquoi un dernier album aussi “aquatique”.
Je ne sais pas, les choses sont venues comme ça. L’envie de flotter dans le son, puis de me laisser porter par le courant, peut-être.
Dernière visite du MuCEM, présent dans le clip d’Au revoir mon amour.
C’est marrant, tout le monde l’a identifié… Je ne savais même pas que ce musée existait. Je peux être très fermé aux choses qui se passent.
Dernier voyage à Central Otago.
Premier et dernier en janvier 2014. Une des plus belles régions de la partie sud de la Nouvelle-Zélande, avec un nom qui claque comme celui d’un western.
Dernière autocritique.
Hier, lors d’une rencontre dans un supermarché culturel : toujours une petite parenthèse auto-dépréciative, agaçante quand j’y repense, car systématique, comme une mauvaise conscience à être célébré.
On dirait que vous n’assumez pas d’endosser la posture d’écrivain. C’est votre dernière imposture.
Je n’assume effectivement pas totalement cette opportunité qui m’est donnée de publier, et il est temps que ça change, car je bosse dur, merde ! Disons que mon amour de la littérature continue à me tétaniser. Mais le bonheur paradoxal de l’écriture en prose, et celui de voir imprimé le fruit de tant d’efforts, l’emportent sur tout.
Dernière fois où on a essayé d’avoir votre peau.
Dans une chronique de disque.
Dernier moment où vous avez souhaité la mort des gens.
Quand cette chronique est parue.
Dernière fois où la folie des hommes vous a déconcertée.
La folie ne me déconcerte pas, elle m’effraie. Chaque flambée fanatique m’effraie.
Dernier album.
Éléor, édité par Cinq7
Dernier livre.
Regarder l’océan, édité par Stock