Şatellites pioche dans le répertoire traditionnel turc pour remettre au goût du jour de grandes chansons des années 1970.
Six artistes israéliens adeptes de basses et batteries électriques, synthés, percus, bouzoukis et autres saz – instrument à cordes oriental – tournent en orbite autour d’un style groovy enflammé. Sur son premier album éponyme sorti en 2022, l’ensemble, formé deux ans plus tôt, mêle funk, disco et pop psychédélique, modernisant des morceaux d’une autre époque. La voix chaude et angélique de Yuli Shafriri donne un nouveau souffle aux notes de Ferda Gül sur Yar Oi, ballade mélancolique où la flûte originale cède la place aux sons électrifiés des claviers modulaires. S’adressant à l’être aimé, la chanteuse est hantée par le souvenir de son amant, prête à se sacrifier pour le retrouver.
L’amour coule à flots dans les pièces dont s’empare le sextet : Zuhtu, titre phare de Şakir Öner, figure de la folk turque décédée en avril dernier, se teinte par exemple d’un rock occidental séduisant. Avec sa voix cristalline, Yuli Shafriri y interprète une femme s’entichant d’un homme et de sa musique, au rythme d’une batterie enjouée qui mâtine le tout d’un relief généreux.
À La Poudrière (Belfort) lundi 14 octobre et à La Vapeur (Dijon) mardi 15 octobre
