Programme haut de gamme au Ballet de Lorraine avec Decay, nouvelle pièce de Tatiana Julien et la recréation de Twelve Ton Rose de Trisha Brown.
Ceux qui ont eu la chance de voir le Soulèvement de Tatiana Julien, solo explorant la puissance et le pouvoir d’attraction des discours invitant à la révolte, seront surpris d’apprendre que la chorégraphe planche sur « un grand ralentissement généralisé ». Avec les 25 interprètes du Ballet de Lorraine, elle entend inverser le cours des choses, freiner à toute berzingue comme un avion sur sa piste d’atterrissage. Une manière, par contraste saisissant d’avec les injonctions à l’efficacité et à la vitesse qui nous submergent, de révéler la lenteur dans l’agitation collective. La chorégraphe puise dans la mémoire des corps pour convoquer traces de ce qui n’est plus, quête du présent et d’un hypothétique futur. « Decay, c’est le déclin du jour, de la course vaine, du temps qui passe. C’est le jardinier qui regarde l’éclosion des fleurs et leur putréfaction, lente et progressive, dans le moindre détail. »
En seconde partie de soirée, Twelve Ton Rose de Trisha Brown (jeu de mots avec Twelve Tone Rows, le dodécaphonisme de la musique de Webern) se donne en rouge et noir. Des duos et des trios tout en contrastes élégants, dense douceur des gestes et des portés. Autant de superpositions de mouvements du répertoire de l’icône américaine, disparue en 2017.
À l’Opéra national de Lorraine (Nancy) du 2 au 6 mars
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