Debussy et compagnie
Avec Claude Debussy pour épine dorsale, la 66e édition des Musicales, festival colmarien dédié au répertoire chambriste, rend hommage à un compositeur dont est célébré le centenaire de la disparition.
Directeur artistique des Musicales, Marc Coppey (en photo) a souhaité placer l’édition 2018 « sous le patronage symbolique de Debussy, même s’il n’y a pas de thématique à proprement parler. Grâce à ce fil rouge, existe une sorte de continuité avec l’édition 2014 qui commémorait le centenaire du début de la Première Guerre
mondiale. Nous poursuivons notre exploration d’une période possédant une incroyable richesse sonore », résume le violoncelliste. Illustration en douze concerts permettant de découvrir le chemin parcouru par le compositeur français du Prélude à l’après-midi d’un faune, « page encore pétrie de l’influence de Wagner » (09/05, Église Saint-Matthieu par l’Orchestre philharmonique de Strasbourg placé sous la direction de Marc Coppey) aux ultimes pièces, comme les deux célèbres sonates pour violoncelle et piano & violon et piano (11/05, Théâtre municipal). Dans ces partitions tardives, « il épouse la modernité la plus absolue – ouvrant des portes à Boulez, Messiaen, Bartók, etc. – tout en revenant aux sources de la musique française et en allant vers des sonorités extra-européennes ».
Au service de ce répertoire, des solistes d’exception comme la géniale pianiste Alina Pogostkina (lauréate du Concours Sibelius 2005), l’altiste Adrien La Marca, “révélation soliste instrumental” aux Victoires de la Musique 2014 ou encore une des références chambristes aujourd’hui, le Quatuor Jérusalem. Au sein d’un répertoire varié allant de Couperin, dont plusieurs pièces seront données par le claveciniste Kenneth Weiss dans un programme très baroque (04/05, Musée Unterlinden), à la musique contemporaine, remarquons la création mondiale de Corema Album (11/05, Église Saint-Matthieu), œuvre commandée par le festival au jeune compositeur français Benjamin Attahir, passé par la Villa Médicis. Sa musique qui ressemble souvent à un habile jeu entre les avant-gardes et les esthétiques du passé « est séduisante, ludique, transparente, évidente et possède une richesse qui m’a donné envie de la faire découvrir au public », affirme Marc Coppey à propos d’une composition où se découvre un couple rare, puisque dialoguent une mezzo- soprano et un violoncelle, l’instrument le plus proche de la voix humaine.
En l’Église Saint-Matthieu, au Théâtre municipal, au Musée Unterlinden, etc. (Colmar), du 4 au 13 mai
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