Géniaux marginaux
Avec ses deux acolytes de Eins Zwei Drei, Martin Zimmermann se lance dans une Danse macabre, ode à tous ceux qui sortent des cadres.
Après avoir convoqué clowns blanc, Auguste et Contrepitre, jouant de la violence et de la liberté, du désir comme de la domination, Martin Zimmermann prend les atours de la Mort dans sa nouvelle pièce. Il est cette présence narquoise jouant avec trois êtres pour le moins paumés, figures aussi tragiques que fragiles errant dans une décharge. Au milieu des rebuts de la société, ces âmes en peine ne distinguent pas cette faucheuse dégingandée modifiant à l’envi le destin de personnages n’ayant guère que l’humour et la camaraderie pour surnager. Un hommage sincère aux marginaux utilisant le « versant risible du tragique », confie le metteur en scène. « L’amplifier jusqu’au comique permet de le dépasser. Pour moi, il y a dans le tragicomique une violence et un pouvoir féroce : il est radical et tranchant, animé par une certaine méchanceté, mais aussi moqueur, précis et mystérieux. »
Dans la Danse macabre de Zimmermann, le trio composé du facétieux et libertaire Tarek Halaby, du grotesque touchant de Dimitri Jourde et de la présence bouillonnante de Methinee Wongtrakoon fait face à l’adversité et redonne foi, à sa manière si singulière, en la fraternité.
Aux 2 Scènes (Besançon), du 20 au 22 octobre, à la Kaserne (Bâle), du 2 au 4 décembre, au Kurtheater Baden (Baden), les 15 & 16 décembre, à l’Opéra de Dijon, les 24 & 25 mai 2022 et au Grand Théâtre de Luxembourg, du 29 juin au 1er juillet 2022