“Contemplations japonaises” célèbre l’art nippon

Kitagawa Utamaro, L’Heure du rat, la maîtresse, de la série Coutumes des beautés à toute heure, 1798-1799, Éditions Izumiya Ichibei © Fundacja Jerzego Leskowicza

Réunissant arts traditionnel et contemporain, Contemplations japonaises célèbre la sublimation du réel dans l’art nippon, à Thionville. 

Entre passé et présent, la collection privée de Georges Leskowicz, expert de l’Ukiyo-e, dialogue avec les œuvres de la plasticienne Makiko Furuichi. Les grands maîtres de ce mouvement phare de l’époque Edo (voir ci-contre) s’attachent à dépeindre les beautés d’un monde idéalisé propice à la contemplation. C’est l’âge d’or du bijin-ga, l’art du portrait de belles femmes. Eishōsai Chōki les sublime en héroïnes élégiaques (La Chasse aux lucioles, 1790), Kitagawa Utamaro sonde leur psychologie en se concentrant sur la charge émotive de ses modèles (Femme tenant l’épingle, 1798) et Tamagawa Shūchō les magnifie dans leur intimité (La Courtisane Nishikie de la maison Wakanaya, 1790). Ni héritière, ni en rupture, Makiko Furuichi puise à l’envi dans cette esthétique pour tisser son univers fantasmagorique. Si ses aquarelles oniriques d’animaux (Singe, 2020) et végétaux (Vie, 2023) semblent faire écho au kachō-ga, l’art de représenter la faune et la flore, ainsi qu’aux paysages enchanteurs d’Utagawa Hiroshige, ses installations textiles aux accents impressionnistes (Le Dieu et la bête, 2023) tranchent, au contraire, avec le faste et la sophistication des traditionnels kimonos. 

Au Puzzle (Thionville) jusqu’au 8 mars 
centre-jacques-brel.com 

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