Combat techno
L’Ososphère, ce sont trois nuits électroniques à La Laiterie et, surtout, sur le site industriel de la Coop au Port du Rhin, lieu idéal pour accueillir l’electro blues de Black Strobe ou les battements mécaniques d’Agoria.
Tout un symbole : depuis deux ans, le festival strasbourgeois s’est déplacé vers l’Est, près de la frontière allemande, sur le site de Coop Alsace, pour un fécond dialogue entre cultures électroniques et patrimoine industriel. Le temps de l’événement, l’endroit sera habité par les beats froids de Gesaffelstein (DJ set, le 26 septembre), la fugue rageuse de The Hacker (DJ set, le 27), les offensives du vétéran chicagoan Green Velvet (DJ set, le 26) ou les compos de Trentemøller (en live, le 26), faisant l’effet d’un mix de morphine et de caféine. Au programme encore, les doyens de la french touch Cassius (DJ set, le 27) et Étienne De Crécy (Super Discount 3 live, le 26) ou l’Allemand Fritz Kalkbrenner (le 26), frérot de Paul, pour un Berlin Calling côté français du Rhin.
L’homme en noir
Qui a dit que l’électronique était une affaire d’anonymat, de white labels et d’hommes sans visage ? Pas le charismatique Arnaud Rebotini, personnage aussi massif que créatif. Ce “serial remixeur” (Depeche Mode, Nitzer Ebb, Fischerspooner ou The Hacker), auteur sous le pseudo Zend Avesta d’un magnifique disque inspiré par… Debussy (Organique, pile en 2000), ne cesse de tracer sa route cabossée. Après le carton du tube I’m a Man (la musique vintage, rêche et sauvage de la pub Dior, avec le jeune Delon), il revient (sous Black Strobe) avec un nouvel album sentant le Tennessee et le cambouis. Hanté par le fantôme de Johnny Cash, dont il reprend Folsom prison blues façon synthétique et électrique, son disque techno boogie et electro blues prendra corps, en quartet, au Port du Rhin.
Go fast
Pour Rebotini – qui pose dans la nef d’une église sur son disque – la musique est un sacerdoce. Pour Agoria, c’est un engagement. L’artiste a soutenu l’electro en participant à la création des Nuits sonores à Lyon, il y a plus de dix ans, et diffuse cette esthétique via sa structure, InFiné, label abritant Rone, Danton Eeprom ou Bachar Mar-Khalifé. Très influencé par la techno de Detroit, Agoria est un caméléon, parvenant à adapter son style à ses envies et featurings, qu’il s’agisse de Neneh Cherry, Tricky, Carl Craig ou Peter Murphy de Bauhaus. Celui qui composa la BO de Go fast multiplie les projets, sans temps mort, et précipite les dance floors du monde entier dans une transe extatique à laquelle ne peuvent résister que quelques insensibles agoriaphobes.
www.agoria-music.com L’Ososphère, samedi 20 septembre (avec Popof, Don Rimini…) à La Laiterie et les 26 & 27 (avec Gesaffelstein, The Hacker…) sur le site de la Coop, à Strasbourg +33 (0)3 88 237 237