Chic & Choc

Avec ce premier opus des aventures de Choc, le lecteur plonge dans la jeunesse du maître du crime. Mais qui se cache donc derrière le fameux casque ?

Choc sans Tif (le chauve), ni Tondu (le barbu) c’est un peu Olrik sans Blake et Mortimer, Arbacès sans Alix et Enak, Axel Borg sans Lefranc… L’idée d’imaginer les aventures d’un des plus fameux “méchants” de la bande dessinée franco-belge est un sacré pari… Au vu de ce premier opus qui se concentre sur sa jeunesse, il est réussi. Au fil des cases, dans un aller-retour permanent entre les époques, se déploie une histoire passionnante qui débute un jour de neige de 1955, lorsqu’un mystérieux milliardaire rachète le manoir de Knightgrave. Derrière l’acquéreur se cache évidemment… Choc, l’aristocrate du crime, fondateur de la plus puissante organisation mafieuse de la planète, la Main blanche. Mais pourquoi s’intéresse-t-il à cette somptueuse propriété ? Le lecteur va le comprendre par bribes, en apprenant beaucoup sur la jeunesse du plus célèbre casque de la BD. Son père ? Un soldat anglais qui a rencontré sa mère, une charmante française, alors qu’il sert au cœur de l’horreur de la Première Guerre mondiale. Sa devise ? La très dannunzienne M.A.S. (Memento Audere Semper ; n’oublie pas de toujours oser). Son enfance ? Entre violence des émeutes communistes de 1926 en Grande-Bretagne auquel prend part son paternel (qui y laisse sa vie), maison de correction et découverte du monde à Knightgrave où sert sa mère… On va même croiser le tout jeune inspecteur Fixchusset, autre figure emblématique des aventures de Tif et Tondu qui avait fait son apparition dans L’Ombre sans corps. Inutile néanmoins de déflorer ici une intrigue foisonnante et extrêmement bien ficelée signée Stéphane Colman (auteur de la saga du Marsupilami) servie par les dessins inspirés d’Éric Maltaite père de la série 421 et fils de Will (alias Willy Maltaite). Ce dernier avait donné ses lettres de noblesse à l’épopée de Tif et Tondu (et créé Choc avec le scénariste de l’époque, Maurice Rosy), une série qui redevient fichtrement tendance après des années déréliction puisqu’une nouvelle aventure du duo, dessinée par Blutch (!!!?), est annoncée.

Les fantômes de Knightgrave est paru aux éditions Dupuis (16,50 €)

www.dupuis.com

 

vous pourriez aussi aimer