C’est l’pérou !
Inca – Or. Pouvoir. Dieu. L’exposition du Site Patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte s’arrête sur le cas Inca et son rapport aux “perles de soleil”.
3 000 ans de civilisation résumés en une seule exposition dans l’incroyable cadre industriel de la Völklinger Hütte, magnifique témoin de l’activité sidérurgique sarrois, joyau architectural avec ses hauts fourneaux et ses impressionnantes machines. Le lieu accueille un événement sous forme de clin d’œil au passé du site, même s’il n’est pas question de fonte, ni d’acier… mais d’or ! L’ancienne usine inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco rassemble ainsi 220 pièces, autant de trésors prenant place dans des espaces chargés d’histoire. Nous retrouvons nos yeux écarquillés d’enfants en découvrant les merveilles des Mystérieuses Cités d’or, issues du Musée Larco de Lima, mais aussi du Musée de l’Armée de Paris, à qui appartient une belle collection d’armes espagnoles, ou du musée ethnographique Weltmuseum (Vienne).
On en prend en effet plein les mirettes au cours de cette expo composée de parures et objets cultuels, pièces d’orfèvrerie ciselées avec précision et bijoux confirmant les talents des artisans de l’empire précolombien, maîtres du travail des métaux précieux, parfois rehaussés de pierre ou coquillages. Les divinités étaient bien souvent représentées sous forme d’animaux puissants et effrayants – têtes de jaguars… – montrant les crocs ! Face à eux, les hommes s’avéraient respectueux et redevables, leur faisant régulièrement des offrandes, les priant notamment de les sauvegarder de la sécheresse dévastatrice. Les masques et figures divines en or étaient réservées aux rites sacrés, mais les Conquistadores, par l’odeur de l’argent alléchés, n’y voyaient qu’un moyen de s’enrichir. C’est le choc des cultures : l’or, des “perles de soleil”, a une valeur symbolique d’un côté et pécuniaire de l’autre. Les Espagnols pillèrent l’Amérique du Sud, parvenant, au XVIe siècle, à mettre violemment un point final à cette civilisation (1300 à 1532). La légende inca est cependant toujours vivace et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on parcourt les vitrines recelant de somptuosités lumineuses venant du monde entier et datant des civilisations précédentes : Nazca (100 à 600), Moché (100 à 800) ou Chimú (1100 à 1470) qui réalisaient tour à tour des objets monumentaux ou de petits formats, comme des gobelets, toujours décorés avec une grande finesse.
En parallèle, le Patrimoine culturel mondial Völklinger Hütte propose la quatrième UrbanArt Biennale® 2017, impressionnant projet d’art urbain au monde, jusqu’au 5 novembre (voir Poly n°197 ou sur poly.fr)