Deux expositions complémentaires rendent hommage à Camille Claus, peintre alsacien majeur du vingtième siècle.
Souvent, Camille Claus (1920-2005) se voit réduit à des œuvres d’un lyrisme exacerbé, irradiantes de vie et nimbées d’un certain onirisme, installant une mythologie alsacienne syncrétique. Deux expositions viennent compléter le tableau, montrant notamment les toiles réalisées à son retour de Tambov où il avait été interné comme nombre d’incorporés de force dans l’Armée allemande : des corps décharnés aux allures expressionnistes incarnent une intense douleur. Peu après, notre homme s’essaye à l’abstraction avec des compositions géométriques rappelant Jean Arp ou Auguste Herbin, avant de revenir à la figuration dès 1950. À Drusenheim se déploie tout cet itinéraire pictural, tandis que l’exposition strasbourgeoise s’intéresse plus en détail à la spiritualité du peintre. S’y trouvent notamment des toiles de la série Diogène prêtées par le Mamcs : le philosophe y est vu non comme un cynique insolent, mais plutôt comme un homme éperdument libre qui tourne le dos aux conventions sociales, à l’ordre établi. Un vivant portrait de l’artiste pour qui l’a connu…
À la Médiathèque protestante (Strasbourg) jusqu’au 25 mars et à l’Espace d’art Paso (Drusenheim) jusqu’au 9 avril
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