Pour sa première saison à la tête du TJP, Renaud Herbin fait face à quelques polémistes lui reprochant notamment le remplacement des ateliers théâtre par des chantiers corps-objet-image, en lien avec les artistes invités et les spectacles programmés. État des lieux.
Le nouveau directeur du TJP n’aura guère eu de répit. Quelques mois après son arrivée, Renaud Herbin a été cueilli à froid par une poignée de réfractaires au changement. Déjà échaudés par l’abandon du terme Théâtre Jeune Public au profit du seul sigle TJP, voilà que des parents d’ados qui participaient aux ateliers mis en place précédemment se sont insurgés, avec le soutien un brin polémiste d’une partie de nos confrères journalistes, de leur remplacement par des chantiers thématiques. L’artillerie lourde est déployée et fait feu de tout bois : pétition sur Internet et courriers aux tutelles publiques (Maire de Strasbourg, adjoint en charge de l’action culturelle, président de la Région et du Conseil général, au Drac et à la Ministre de la Culture). Le tout relayé avec zèle par la presse locale.
Mais que reproche-t-on au juste à Renaud Herbin ? De déployer le projet pour lequel il a été nommé, liant programmation artistique et chantiers de pratique à destination des amateurs dans lesquels interviennent, au gré de leur disponibilité, les artistes invités à présenter leur spectacle ? Le public accueilli a été multiplié par quatre avec la création de chantiers à l’année, pensés comme « des expérimentations, avec différents intervenants, autour de thématiques mêlant le corps, l’objet et l’image, en phase avec les nouvelles pratiques du TJP » mais aussi ponctuels à grands renforts de partenariat avec d’autres structures (Corpus Sanum avec Vidéo Les Beaux Jours et Passeurs d’images ou Il est être une fois, autour du conte et de sa performance).
Peut-être est-ce la mise sur pieds des “Week-End TJP” ouvrant le Théâtre à tous comme rarement qui attire les foudres ? Ces temps forts rythmant la saison avec divers événements sur trois jours (rencontres, présentations de petites formes ou d’étapes de création) créent des passerelles autour de la programmation, des artistes et des chantiers de pratique en cours. Le prochain se tiendra du 25 au 27 janvier, en lien avec le 3e Forum européen de Bioéthique autour du « Corps humain en pièces détachées » et les spectacles norvégien Signaux de la Cie Plexus Solaire et portugais Petites âmes de Mécanika. Les temps changent, n’en déplaisent aux grincheux.
– Signaux, au TJP – Petite Scène (dès 14 ans), à Strasbourg, du 25 au 27 janvier
– Petites âmes, au TJP – Grande Scène (dès 10 ans), à Strasbourg, du 25 au 27 janvier
03 88 35 70 10 – www.tjp-strasbourg.com