Hors des sentiers battus : BRNS explore une pop rock hypnotique avec Celluloïd Swamp

BRNS © AliceKhol

Valeur sûre de la scène musicale belge, BRNS continue d’explorer une pop rock hypnotique et érudite, solaire et décomplexée avec Celluloïd Swamp.

Dix ans déjà qu’ils campent aux avant-postes d’une pop rock farouchement indépendante. Et voici que les doux dingues du groupe belge BRNS (prononcez “brains”) reviennent avec un quatrième album, toujours aussi éloigné des tubes aseptisés d’une industrie musicale obnubilée par les algorithmes et les sirènes du mainstream. Sur Celluloïd Swamp, les quatre amis bruxellois n’hésitent pas à sortir encore et encore de leur zone de confort pour s’ouvrir à de nouvelles possibilités. Conçu et enregistré en quelques jours dans un studio de Brooklyn avec, à la production, l’ingénieur du son Alexis Berthelot (qui a déjà eu Medine, Marc Ribot ou Frank Ocean parmi ses clients), le disque est un assemblage de compositions hybrides et débridées. Tantôt post-rock dissonant et riffs de guitare saturés (Get Something), tantôt pop electro avec circonvolutions psychédéliques (Money ou Not Alone) et planante catharsis (Inverted). « On l’a composé en très peu de temps », raconte Antoine Meersseman, bassiste et claviériste. « On voulait quelque chose de plus immédiat et se marrer davantage, sans se poser trop de questions. Cela nous a permis de lâcher les rênes et, finalement, d’assumer pleinement d’être un groupe de pop… avec des chansons qui partent dans tous les sens.» 

BRNS – Money, Celluloïd Swamp

Une science du grand écart qui flirte y compris désormais avec les rythmes viciés du R’n’B, à l’image de Suffer, porté par un groove très dépouillé, aussi intrigant qu’excitant. Signé de l’excellente Alice Khol (dont on avait déjà adoré le court-métrage Juliette The Great), le clip accompagnant le morceau rejoue les clichés du teen movie sur fond de danse krump et de rites vaudou. Autre piste, autre surprise : Familiar embarque dans une détonante virée hip-hop sur fond de trompettes, trombones et tubas audacieusement mêlés au rap déjanté et sans pudeur de Carl Roosens (de Carl et les hommes-boîtes) ici en guest un peu perché. L’opus marque aussi l’arrivée d’une nouvelle recrue dans la formation, Nele De Gussem, dont la voix claire et séraphique vient notamment illuminer de grâce le puissant Lighthouses – exemple parfait du syncrétisme virtuose avec lequel BRNS multiplie les changements d’ambiance au sein d’un même titre, quitte à dérouter ses auditeurs. Qu’à cela ne tienne ! Celluloïd Swamp est précisément de ces albums qu’on entend différemment à chaque écoute, à la fois caverneux et solaire, intransigeant et fantasque, accessible et sans concession. 


Au Moulin (Brainans) – Concert du vendredi 21 annulé – et à la Kulturfabrik (Esch-sur-Alzette) jeudi 27 janvier
facebook.com/BRNSmusic

Édité par Yotanka Records / [PIAS]
yotanka.net

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