Alors que la Foire du Livre de Francfort ferme ses portes aujourd’hui, retour sur la présence de la Région Grand Est à l’événement où (presque) tout se décide sur la planète édition.
C’est the place to be pour éditeurs, agents littéraires, auteurs… Plus grande manifestation au monde dans son domaine, la Foire du Livre de Francfort, cinq jours durant (les trois premiers étant réservés aux professionnels), avait la France pour invitée d’honneur. Samedi, au déjeuner, la fine fleur du roman francophone partageait la même table : Marie NDiaye, Nancy Huston et Kamel Daoud discutaient ensemble après un tonique débat autour de Patrick Chamoiseau (auquel les deux derniers nommés avaient pris part) sur le thème “Frères migrants”. Tout le monde était là, de Zep à Gaël Faye, pour participer à un événement vital, sur le plan économique où se négocient notamment les traductions. « Pour nous, il était essentiel de prendre part, pour la première fois, à la manifestation et d’accompagner les professionnels de la filière livre du Grand Est », explique Pascal Mangin président de la Commission Culture d’un région qui regroupe 169 éditeurs indépendants.
Sur le Stand du BIEF (Bureau International de l’Edition Française), dont le rôle est d’accompagner les éditeurs pour leur développement à l’international, étaient ainsi présentes huit maisons du Grand Est, dont Le Père Fouettard (Urmatt) qui publie des albums jeunesse : « Nous avons eu une trentaine de rendez-vous », explique un de ses deux fondateurs, Florent Grandin et « cela semble en bonne voie de concrétisation pour quelques projets » en termes de cessions de droits et de traductions. Même son de cloche satisfait du côté du Verger (Barr) et de Pierre Marchant, heureux de l’accompagnement de la Région et souhaitant que « l’action soit reconduite et se pérennise ». Dans la Gourmet Gallery, la Région présentait également ses atours touristiques autour d’ouvrages gastronomiques comme l’excellent et bilingue La Bonne Cuisine rhénane / Die Gute Rheinländer Küche. Quelques pas plus loin se trouvait l’espace de bois clair home made regroupant les richesses des écoles supérieures d’art et de design de la Région – ENSAD (Nancy), ÉSAL (Metz / Épinal) et HEAR (Mulhouse / Strasbourg) – et ceux du Signe, centre national du graphisme de Chaumont. On y croisait des illustrateurs enthousiastes comme Simon Bailly qui a réalisé la superbe affiche de la Région, variation livresque rappelant l’Art d’Ever Meulen ou Till Charlier et ses machines géniales. Pour eux aussi, la Foire a permis de nouer de fructueux contacts… On découvrait aussi le talent de Céline Delabre et de Laura Kientzler œuvrant en live pour une lecture dessinée dans le cadre des Heures Joyeuses (au Pavillon France) avec tampons, crayons et pinceaux, revenant sur la résidence d’écrivains itinérante sur une péniche à la découverte des paysages de la région portée par le centre littéraire Caranusca. Moment de poésie intense prolongée par le dévoilement d’une toile oscillant entre Street et Op Art de Charles Neubach et un génial set electro planant à quatre mains de Rémi Lavialle, initiateur du projet Remo, et Renaud Collet, conclusion symbolique et féérique de la présence du Grand Est à Francfort. Suite l’année prochaine.
