Balnéomanga
Début de la publication de Thermæ Romæ, manga événement au pays du soleil levant avec plus de cinq millions d’exemplaires vendus : et si le Japon contemporain avait influencé la Rome antique ?
Voilà l’histoire passionnante de Lucius Modestus, architecte romain spécialisé dans la construction de complexes thermaux : son étoile, hélas, à pali. L’empereur Hadrien souhaite de la nouveauté alors qu’il est empêtré dans un classicisme dépassé, incapable de se renouveler. Déprimé, il se rend… aux thermes, histoire d’oublier sa tristesse. Le voilà happé par un tourbillon spatio-temporel et balancé, de manière surprenante, des siècles plus tard, dans un bain public japonais. Un peu étonné d’abord, il confond le Mont Fuji avec le… Vésuve. Très rapidement malgré tout, notre héros comprend tout le parti qu’il pourrait tirer des avancées technologiques du vingtième siècle, s’il réussit à les transporter dans la Rome antique. Les deux premiers volumes de cette saga phénomène signée Mari Yamazaki (Grand Prix du Manga 2010 & Prix Osamu Tezuka 2010 ; une adaptation cinématographique a même été réalisée) narrent ces allées et venues entre deux époques et deux cultures : les quiproquos s’enchaînent, les situations drolatiques également… Comme le héros de Sofia Coppola, Lucius Modestus est Lost in translation. Reste que les innovations qu’il apporte dans l’Urbs le propulsent au rang d’architecte star et d’ami des puissants. Thermæ Romæ cependant n’est pas qu’une série comique – où, par exemple, un citoyen romain est pris pour un dieu japonais de la fertilité, puis enfermé dans l’enclos aux crocodiles d’un parc d’attractions – puisque le lecteur y apprend beaucoup sur la culture thermale dans la Rome antique et dans le Japon contemporain. Suite des palpitantes aventures de Lucius Modestus dans un troisième volume à paraître au mois de juin.
http://www.youtube.com/watch?v=sFVwSCw75eg
Bande-annonce du film inspiré du manga (avec Hiroshi Abe et Aya Ueto) sorti le 28 avril au Japon