Au kino ce soir

Photo tirée du film Barbara de Christian Petzold

Explorant la diversité du cinéma germanophone, la 15e édition du festival Augenblick a pour invité d’honneur le réalisateur Christian Petzold.

Des dizaines de films venus de Suisse, d’Allemagne ou d’Autriche, des rencontres à foison, un concours de critique pour les 15 / 20 ans, une compétition riche de six longs-métrages (dont le très recommandable Frau Stern d’Anatol Schuster), un focus sur les trente ans de la chute du Mur, etc. Le festival Augenblick s’annonce multiforme avec également une jolie section dédiée au jeune public où se découvrira notamment La Grande cavale, film d’animation de Christoph et Wolfgang Lauenstein, enquête aux réminiscences hitchcockiennes menée par une chatte, un zèbre et un chien.

Photo tirée du film Barbara de Christian Petzold

Cette année encore, le RECIT (Réseau Est Cinéma Image et Transmission qui porte l’événement) a convié un monstre sacré du cinéma germanophone en la personne du réalisateur Christian Petzold auquel une ample rétrospective est consacrée. S’y retrouvent évidemment les œuvres qui ont fait sa célébrité comme Yella (2007), narrant l’épisode de la vie d’une femme quittant l’Est de l’Allemagne pour Hanovre, où elle travaille avec Philipp, un drôle de cadre financier. Voilà fable contemporaine pleine de mystères et d’onirisme – avec ses acouphènes qui assaillent la jeune fille et ses décors de bureaux saisissants – et belle réflexion sur le modèle économique occidental. Également au programme, un autre film portant comme titre le nom d’une femme, pour lequel son auteur obtint l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2012 : plongée dans les années 1980 sur les bords de la Baltique où la Stasi étend ses tentacules, Barbara est sans conteste la meilleure immersion dans le quotidien de la RDA aux cotés de La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck. Moins célèbres sont le récent Transit (2018) dressant un parallèle néanmoins discutable entre aujourd’hui et les années 1930 sur le fascisme qui vient dans un Marseille contemporain, Jerichow (2008) ou une brassée de téléfilms. Notre coup de cœur va à Phoenix (2014) se déroulant dans Berlin, année zéro : dans les ruines de la capitale allemande, une jeune femme juive (incroyable Nina Hoss) qui a changé de visage suite à une opération de reconstruction faciale visant à effacer les séquelles de ses souffrances dans les camps, retrouve son mari, celui qui l’a dénoncée aux nazis, qui ne la reconnaît pas. Démarre alors une bouleversante épopée.


Dans les cinémas indépendants d’Alsace fédérés par le RECIT (Réseau Est Cinéma Image et Transmission), du 5 au 22 novembre
festival-augenblick.fr


Projections en présence de Christian Petzold au Star Saint-Exupéry de Strasbourg (18/11, 20h15) pour Contrôle d’identité, au Bel Air de Mulhouse (19/11, 20h) pour Phoenix et au Florival de Guebwiller (20/11, 20h) pour Barbara

Rencontre avec Christian Petzold animée par Valérie Carré au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (18/11, 18h). Entrée libre sur inscription : in********@le*****.fr

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