Au cœur des Guerres indiennes

Nouvelle épopée en BD, Le Sentier de la Guerre est un western qui promet, entre fable humaniste et saga imbibée de la violence de l’Ouest.

Le scénariste Marc Bourgne est un merveilleux conteur (voir notamment la douzaine de volumes de Pirates de Barataria mis en images par Franck Bonnet) : il initie une nouvelle série dessinée par Didier Pagot (dont La Dame qui est une Rivière a reçu le Prix du Public à Besançon) sur un mode réaliste, dont quelques influences Sont discernables ici et là, celle de Michel Blanc-Dumont en tête. Nous sommes en 1868 : la jeune (et jolie) Diane Myers s’ennuie à mourir à Washington, portraiturant toute la bonne société dont son père – un sénateur qui juge qu’un bon Indien est un Indien mort – est un des plus éminents représentants. En conflit ouvert avec son paternel, elle part, sur un coup de tête, pour l’Ouest sans prévenir personne, rêvant de dessiner des paysages sauvages et grandioses, mais aussi Sioux, Cheyennes, Comanches ou Apaches. Elle va croiser Dominic Elsener surnommé Missouri, un trappeur qui commerce avec différentes tribus, des personnages légendaires de l’histoire américains comme Sitting Bull ou Buffalo Bill, mais également un guerrier fort séduisant nommé Red Leaf. Formidable aventure en BD riche de multiples rebondissements (et ce n’est pas terminé), cette nouvelle série permet aussi de s’interroger sur la construction américaine et la société d’après la Guerre de Sécession traversée par des courants contraires personnifiés, d’un côté, par l’idéalisme romantique de l’héroïne qui fait aussi œuvre d’anthropologue, dessinant et analysant les coutumes des Indiens, de l’autre par le pragmatisme sans scrupules des autorités.


Fort Buford, premier volume du Sentier de la Guerre est paru chez Glénat (13,90 €)

www.glenatbd.com

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