Anna Uddenberg rassemble ses étranges appareillages dans une Premium Economy à la Kunsthalle Mannheim.
Des machines bizarres, sculptures créées grâce à l’impression en trois dimensions, qui semblent issues d’un consumérisme devenu fou rappelant sièges d’avion ou mobilier hospitalier : la sculptrice contemporaine Anna Uddenberg – qui s’est vue décerner le Prix Hector 2022 par la Kunsthalle Mannheim et les fondations éponymes – crée des œuvres fascinantes. Elles viennent questionner notre rapport au corps (et à sa culture érigée en absolu dans les sociétés occidentales) et au genre, tout autant qu’à la sexualité, car on dirait que certains de ces dispositifs sont destinés à servir dans de complexes rituels BDSM. Faussement fonctionnels – et activés dans des performances impressionnantes où les êtres sont corsetés à l’extrême – ces appareils sont aussi séduisants qu’inquiétants, à l’image de SUB-D (INFLATION), pièce de 2022 dont le bleu pastel pourrait laisser croire qu’il est destiné à un bébé. Mais à y regarder de plus près, se découvre une mécanique monstrueuse, visant à placer le corps dans une position invraisemblable, métaphore des effets délétères du capitalisme et des technologies subséquentes sur nos frêles organismes.
À la Kunsthalle Mannheim jusqu’au 21 avril 2024
kuma.art
