Animals we are
Truffaz, Murcof, Mahut et Bilal sont réunis autour de Being human being, spectacle multimédia mêlant trompette jazzy, techno minimale et dessins de science fiction. Un spectacle musicalo-visuel auscultant l’être humain.
The Dawn et, dans la foulée, Bending New Corners. À la fin des années 1990, Erik Truffaz sortait, sur le label mythique Blue Note, deux albums dans lesquels il incorporait des rythmes drum’n’bass et des phrasés hip-hop (avec le rappeur Nya) dans le jazz. Depuis, le trompettiste n’en finit pas d’amalgamer les genres, faisant évoluer sa musique vers des retranchements inédits et expérimentant sans cesse, notamment en s’impliquant dans des projets sans frontières. Ainsi, il collabora avec l’anglo-pakistanais Talvin Singh, musicien mélangeant éclats acoustiques des tablas et rythmiques produites par des machines, ou avec l’électronicien mexicain Murcof qui eut le privilège (en 2007) de livrer un show royal au Château de Versailles dans le cadre du festival des Grandes eaux nocturnes.
Complice un jour, complice toujours ? Fernando Corona, alias Murcof, est à nouveau aux côtés de Truffaz pour Being human being, spectacle musical et graphique qui convoque également le percussionniste Dominique Mahut (l’homme qui tape sur tout ce qui peut produire un son) et le géant de la bande dessinée habitée par des êtres hybrides et inquiétants, Enki Bilal. Les quatre hommes sont sur scène, alignés. Derrière eux, trois écrans géants diffusent des images que Bilal manipule en live, intervenant sur elles via une console tactile. Les fans reconnaîtront les planches dessinées et celles, plus picturales, de l’auteur d’Animal Z, créateur à l’imagination sans bornes intéressé par le concept de “mécanhumanimal”, lien entre la machine, l’homme et la bête : durant la projection, on verra notamment une femme dont l’inscription Animals we are, en rouge sang, barre les lèvres.
Tandis que s’entremêlent les notes soufflées de Truffaz, les éléments percussifs de Mahut et les beats minimalistes de Murcof, fils spirituel et descendant électronique d’Arvo Pärt et de Philip Glass, défilent les images de Bilal. Trait juste, couleurs éclatantes, ambiance sombre, dureté du propos… Des instants hypnotiques et anxiogènes laissent place à des moments d’accalmie dans l’intimité amoureuse de couples. Des hommes armés aux corps sculpturaux et aux visages en sang, puis des filles nues, telle des lianes. Le noir et l’espoir, les notes improvisées, telles des mantras, échos et effets. Une épopée visionnaire, une plongée dans l’aventure humaine placée sous le signe de la totale fusion.
03 89 36 28 28 – www.lafilature.org À Metz, à L’Arsenal, samedi 8 Février 03 87 74 16 16 – www.arsenal-metz.fr