Andes art
Perdus dans le désert, la mystérieuse civilisation Nazca se voit offrir une belle exposition au Musée Rietberg de Zurich, conçue en collaboration avec le Museo de Arte de Lima.
Une plongée dans les temps anciens ? Après avoir visité l’exposition Inca dans la sensationnelle Völklinger Hütte*, rendez-vous au Musée Rietberg, fascinant lieu dédié aux civilisations extra-européennes où l’on trouve, dans un cadre contemporain, des statuettes hindoues du VIIe siècle, des masques de chamanes nord-américains du XIXe siècle ou des jarres chinoises de la dynastie Qing décorées de dragons du XVe siècle. Il faut s’y rendre pour la sculpture de Ganesh, de la dynastie Chandella (XIe siècle), ingurgitant des friandises, ou la belle statuette dogon allongée du XIIIe ou XIVe siècle. La visite dans le temps et l’espace continue dans la cordillère des Andes de 200 avant à 650 après Jésus-Christ. Parcourir les vitrines de l’exposition, À la recherche de traces dans le désert, c’est accepter de se perdre dans les méandres de géoglyphes aussi gigantesques qu’énigmatiques, de formes géométriques complexes, comme celles que l’on trouve dans Signs, long-métrage réalisé par M. Night Shyamalan.
Pas d’extra-terrestres s’apprêtant à envahir la terre en vue, mais quelque 200 objets artistiques documentant une fascinante civilisation péruvienne : somptueuses étoffes, masques d’or ou céramiques peintes, iconographiquement d’une immense richesse. Bien sûr, notamment grâce à des images filmées par des drones, l’expo fait un focus sur les géoglyphes, “gravures terrestres” tracées dans la pierre et visibles depuis les airs, même s’il semble fort improbable que les nazcas aient eu la possibilité de s’élever dans les cieux pour admirer leurs œuvres de Land Art. Les singes, pélicans, araignées ou formes anthropomorphiques peuvent atteindre près de 1 900 mètres de long : des motifs perdus dans le désert, jonchant le sol de lieux sacrés où l’on pratiquait des rituels… en musique car on a retrouvé beaucoup d’instruments en ces régions.
rietberg.ch
*Prolongée jusqu’au 8 avril 2018, lire Poly n° 202 ou sur poly.fr