And I will always love youuuuu
Les planches en noir & blanc d’Half Bob réunies dans Gimme more indie rock sont autant de déclarations d’amour à la pop indé. Entre fanzine et journal intime. Only for fans ?
Les implosions folk de Lou Barlow (de Sabadoh), le rock bouillonnant à la sauce girl groups de Veronica Falls, la pop maladroite de Julie Doiron, la chanson française “remuée” de Dominique A… Le quidam, ne s’étant pas gavé, en mode auto-reverse, de rock indé depuis les années 1990, est-il vraiment concerné par la suite de Just gimme indie rock (avec les Beastie Boys, Silver Jews ou Grandaddy) ?
Les toutes premières pages répondent déjà à cette question. Back to the nineties : Half Bob s’apprête à se rendre, accompagné de son pote chevelu, à un concert de Sonic Youth… totalement éclipsé par ce loser de Beck et ses hits foutraques.
Le blogueur / dessinateur / popeux décrit alors une longue histoire d’amour (puis de haine) qu’il entretiendra avec les disques du compositeur blondinet qu’il use jusqu’à la corde. « Tu vas me faire le plaisir d’entrer en studio et de n’en sortir qu’avec un chef-d’œuvre bricolo-folk ! », ordonne-t-il à son ex-idole, en lui tirant l’oreille, dans un moment de “beckitude” déclinante. Le lecteur non averti, n’ayant jamais entendu parler de Mellow Gold ou de One foot in the grave, celui qui pense que Lee Ronaldo est un célèbre footballeur, les amateurs de Muse (ou de Whitney Houston, quel est le pire ?)… vont se sentir exclus.
Les autres, vont tourner les pages de ce petit livre vert, passant les albums de Pavement ou les productions signées Steve Albini en fond sonore. Ils apprécieront le trait simple mais juste (les personnages, jamais caricaturaux, sont plutôt ressemblants), les clins d’œil à Hergé (si si…), les “séances d’autoflagellation”, les propositions les culinaires (le cocktail deathcore / saucisse) et, évidement, les références musicales plus (Shotgun Jimmie ou Plaided, magnifique découverte) ou moins (Smashing Pumpkins) obscures.