Almost Rose « redessine les contours de la funk »
Une énergie débordante, une complicité spontanée, une esthétique léchée : telle est la recette d’Almost Rose pour créer une disco-funk enivrante. Rencontre avec ces Strasbourgeois à la créativité sans limites.
Voici l’histoire de quatre amis, qui se sont rencontrés sur les bancs du lycée – Max (chant et guitare), Quentin (claviers) et Jérémy (basse) dans un premier temps. Maxime (guitare et claviers) les rejoindra plus tard, « au cours d’une soirée à se balancer des dessous de verres », s’amuse Max. Unis par la passion de la musique, il n’a fallu que peu de temps avant que les vingtenaires ne commencent à jammer ensemble, « autour de mash-ups de diverses inspirations [qu’ils] avaient », résume Maxime. Depuis un an, la formation tend à se professionnaliser et ne cesse de développer un univers artistique pointu. Deux titres solaires composent leur répertoire, Waste of Time (2024) et Cynamon (2025), laissant présager un EP prévu pour l’automne 2025.
Un éclectisme assumé
« Ce qui est intéressant, c’est que chacun apporte ses propres influences », éclaire Quentin, avouant venir initialement du rap. Bien qu’ils révèlent un attrait pour le rock partagé avec Maxime, la funk, c’est Max et Jérémy qui l’ont initiée. Introduit par un père ou un frère, ces sonorités proviennent de leur enfance, que ce soit à travers des titres classiques, comme Le Freak de Chic, ou bien par les samples utilisés dans le hip-hop des années 1990. Selon le claviériste, jouer cette musique, solaire et dansante, s’apparente à quelque chose « d’épanouissant et amusant ». Et Maxime de préciser « [trouver] son compte au niveau technique et instrumental, et puis, ça permet au public de bien danser ».
Dépoussiérer la funk
Directement inspirés des grands noms du genre, à l’image de l’intemporel Nile Rodgers ou, plus récemment, Daft Punk et Parcels, leurs morceaux témoignent tout de même d’une authenticité certaine, justifiée par leur complicité, mais également par une esthétique musicale et visuelle mûrement réfléchie. À la fois douces et entraînantes, leurs mélodies « naviguent entre nostalgie et futurisme », comportant des suites d’accords et des instruments rétros, contrebalancés par une production agrémentée d’électro « qui s’émancipe des codes du genre traditionnels », détaille Max.
En témoigne Cynamon, sorti le 7 février dernier, que Maxime présente comme « un hommage aux Daft Punk, qu’on adore ». Composé par cet ancien étudiant en musicologie pendant le confinement, il révèle s’être inspiré de titres du duo tels que Something About Us ou Give Life Back To Music. Quatre ans plus tard, les quatre amis le redécouvrent ensemble et le réarrangent en « gardant les accords », spécifie Quentin, « la ligne mélodique du refrain [étant] très entraînante, on a simplement réécrit les couplets et revu la production et les arrangements derrière ». Entre synthés séducteurs et riffs entêtants contrebalancés par une voix éthérée, le quatuor offre une véritable fraîcheur à cette nouvelle version.
L’importance du détail
Au-delà de la musique, Almost Rose porte une attention toute particulière à l’esthétique du groupe. « Elle permet d’apporter un prolongement au son et d’imager notre propos », explique Maxime. Des idées plein la tête, « on aspire à proposer [par exemple] des petits films pour accompagner nos compositions », ajoute Max. En atteste le clip de Waste of Time, qui démontre un travail conséquent de recherche et de réalisation. La formation met par ailleurs un point d’honneur sur la production indépendante et collabore volontiers avec leur entourage, « des amis, qui sont toutes et tous formés aux arts visuels », souligne le bassiste Jérémy. De la production de clips aux photos promos, en passant par l’enregistrement et le mixage en studio, l’entièreté est réalisée par des connaissances. Ainsi transparaît leur singularité : une musique réalisée par des passionnés, déterminés à s’enraciner dans le paysage musical.
À l’Espace Django le 21 mars
espacedjango.eu