Alexis Gruss
Last but not least : Alexis Gruss, directeur de cirque et maître écuyer
Dernière fois où vous avez mis le pied à l’étrier ?
À l’instant. Je suis descendu du cheval pour vous répondre au téléphone. J’ai encore mes gants et l’odeur sur moi.
André-Charles Gruss, votre arrière-grand-père, vient de Sainte-Marie-aux-Mines. Quel est votre dernier contact avec l’Alsace ?
Un viticulteur – qui s’appelle Joseph Gruss ! – d’Éguisheim, petit village près de Colmar, m’a envoyé quatre cartons de vin. J’en ai gouté une bouteille hier soir.
Gruss, c’est une affaire de famille, depuis plusieurs générations. Quel est le petit dernier embarqué dans l’aventure ?
Je n’aime pas le mot “affaire”, qui fait d’avantage songer aux Al Capone qu’aux Gruss… mais il s’agit de Gloria, trois ans. Elle m’appelle Papy junior, comme tous mes petits-enfants. C’est plutôt naturel d’avoir peur des animaux, mais on lui a pris la main pour la passer sous l’encolure d’un cheval et ça lui a donné envie de recommencer.
Pourquoi avoir choisi d’évoquer la mythologie grecque dans votre dernier spectacle, Pégase & Icare ?
Chacun rêve de défier l’apesanteur, comme Icare. Même les chevaux aimeraient décoller de la planète, tel Pégase, animal jugé indomptable. La terre est un lieu de défi, de force d’inertie : c’est ce qui fait qu’elle tourne.
Pourquoi le dernier tableau de votre show “équestre et aérien” consiste-t-il en une danse… aquatique ?
Ça fait partie des éléments fondamentaux de nos vies, avec le feu qui est également présent grâce à mon petit-fils, Alexandre. Il saute sur un magnifique demi-sang hollandais au triple galop, puis jongle avec des torches gigantesques. Trente secondes qui représentent des années de travail !
Dernière fois où vous avez craint vous brûler les ailes, comme Icare ?
Le danger fait partie de notre métier, nous y sommes confrontés quotidiennement. L’autre risque est financier : Gruss, c’est une entreprise de 80 personnes avec 60 chevaux, 29 semi-remorques…
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