A question of lust
Les annonces se succèdent. Se télescopent. Se contredisent. Bateau ivre, le monde de la culture (sur)vit au rythme du virus depuis trop longtemps. À l’instant où ces lignes sont écrites, impossible de savoir ce qui va ouvrir, ni de connaître les modalités futures d’une visite dans un musée, d’une soirée au théâtre, voire d’un festival de rock. Impossible de savoir non plus qui va réussir à se sortir d’une situation économique de plus en plus complexe : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », pour reprendre le célèbre vers de La Fontaine. Dans ce brouillard, nous avons néanmoins fait à nouveau un pari un peu fou, celui de paraître, avec le soutien de nombreuses institutions. Ce qui semblait hier banal, apparaît aujourd’hui audacieux, car rien ne dit que, demain, le fragile rayon de soleil que nous apercevons ne se métamorphosera pas en nappe d’ombre. Mais foin de tristesse, de bile noire et autres saillies pessimistes avec un numéro en grande partie consacré aux expositions en Allemagne, France, Luxembourg et Suisse. Que ces pages vous transportent dans un monde d’envie et de bonheur, puisqu’il est bien entendu que la culture est aussi – et peut-être avant tout – une affaire de désir.