Une musique épique, un succès mondial du cinéma sur écran géant avec les acteurs les plus bankables d’Hollywood, l’OPS en live : tels sont les ingrédients du ciné-concert de Pirates des Caraïbes proposé au Zénith.
L’année passée, l’OPS avait donné le Requiem de Verdi au Zénith. Le succès fut considérable. Cette saison, la phalange strasbourgeoise va plus loin en proposant, dans la même salle, un ciné-concert hors normes susceptible d’attirer un large public (souvent peu familier avec le répertoire symphonique) avec le premier opus de Pirates de Caraïbes, La Malédiction du Black Pearl. À la baguette, Helmut Imig, un spécialiste de cet exercice délicat, qui vient de diriger le troisième volet de la saga, Jusqu’au bout du monde, à la Philharmonie im Gasteig de Munich, fera vibrer cette partition pleine de fougue et d’humour mêlés qui fut un des ingrédients du succès du film de Gore Verbinski, en 2003. Il est vrai qu’à l’époque le genre n’avait plus guère la côte : « Personne n’ose plus s’y attaquer puisqu’il est synonyme d’échec au box office. Un des plus beaux exemples de ratages est le film de Polanski, Pirates (1986). Lorsque Disney souhaite faire un film à partir d’une attraction ouverte en 1967 dans son parc de Californie, beaucoup, dont le producteur Jerry Bruckheimer, sont dubitatifs » explique le critique de cinéma Michel Cieutat dans Les Clés de l’OPS.
Et pourtant le film se fera, dégageant très vite des montagnes de cash (plus de 650 millions de dollars au total). Générant une véritable frénésie, il sera le point de départ d’une franchise extraordinairement rentable dont le cinquième opus, Dead Men tell no tales, est en gestation… La recette du succès ? Le journaliste de Positif poursuit, évoquant « la rencontre entre un réalisateur au style nerveux et dynamique, Gore Verbinski, et des vedettes en devenir : c’est en effet ce film qui fera de Johnny Depp, plutôt estampillé “cinéma d’auteur” jusque-là, une star mainstream. Mais la vraie bonne idée était de mélanger le réalisme traditionnel du genre avec le merveilleux, faisant, par exemple, des pirates des êtres immortels. C’est une manière de surfer sur la vague du succès des films d’aliens ou de vampires en donnant au public le merveilleux dont il a besoin dans une période morose. » Si Klaus Badelt est seul crédité au générique pour la musique originale, il n’en demeure pas moins que son maître Hans Zimmer intervint largement dans l’écriture de la partition. On reconnaît en effet la patte du compositeur de la BO de Gladiator (qui obtint un Oscar pour celle du Roi lion, en 1994) dans cette musique virevoltante qui s’intègre avec maestria à l’action, épousant ses moindres circonvolutions.
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