À Belfort, Camille Lefèvre offre des Regards sur le monde flottant
Au fil de la collection d’estampes du sculpteur Camille Lefèvre, Regards sur le monde flottant explore un basculement dans l’art japonais, à Belfort.
Gravitant autour d’une centaine d’objets, l’exposition se déploie en deux volets. Le premier explore l’Ukiyo-e (“image du monde flottant”), mouvement de l’époque Edo (1603-1868) cristallisant l’insouciance face à l’impermanence des choses. Émergeant après la guerre civile, la bourgeoisie nipponne cultive des centres d’intérêts légers. Les estampistes s’en font l’écho grâce aux nouvelles techniques de reproduction par gravure sur bois, posant les jalons d’une culture populaire bousculant l’iconographie traditionnelle. Les portraits d’acteurs de Toyokuni restituent l’atmosphère du théâtre kabuki, tandis que les impressions de Totoya Hokkei témoignent de l’attachement au folklore. L’art du paysage séduit aussi, dûment représenté par Hiroshige, dont resplendit l’une des Cents vues d’Edo (1857) figurant un aigle survolant Jûmantsubo, et par les croquis de l’incontournable Manga de Hokusai. Iconique, la beauté féminine irradie des Deux courtisanes de la maison Okamoto (1797-1824) de Tsukimaro. Le second volet explore l’influence de l’Ukiyo-e au XIXe siècle en Occident, croisant les regards d’intellectuels éblouis par cet art jugé mineur au Japon, d’artistes s’emparant de ses motifs – Camille Lefèvre en tête – et du grand public adepte de cette mode japonisante.
À la Tour 46 (Belfort) jusqu’au 16 mars
musees.belfort.com