Trans-europ-express
Pour leur 65e édition, Les Musicales se placent sous le signe de l’Europe. Rencontre avec le directeur artistique du festival de musique de chambre colmarien, le violoncelliste Marc Coppey.
Pourquoi avoir choisi L’Europe en musique comme thématique de cette édition 2017 ?
À une période où beaucoup doutent de la construction européenne, voire remettent en cause la vision qui la sous-tend, nous avions envie de nous en emparer comme sujet musical, même si cela peut sembler absurde tant le champ des possibles est vaste et tant l’écrasante majorité de notre répertoire est issue du continent.
Comment exprimer l’idée d’Europe en musique ?
J’essaie de créer une structure irriguant chaque concert et faire que les douze programmes composant le festival forment un immense concert, explorant ainsi des manières complémentaires de revivifier l’idée européenne – une réalité pour les musiciens à toutes les époques – et de la réenchanter. Dans la soirée De Monteverdi à Wagner (26/05, 20h30, Église Saint-Matthieu), nous proposons par exemple une réflexion sur la voix et l’opéra au fil des siècles, de L’Incoronazione di Poppea aux Wesendonck-Lieder.
Quelles autres thématiques sont abordées ?
Deux me semblent essentielles : nous montrons l’influence des musiques populaires sur des compositeurs comme Sibelius ou Liszt (27/05, 17h, Théâtre municipal) ou l’évolution d’un genre – la suite – parcourant un spectre temporel allant du XVIIe siècle avec Jean-Henri d’Anglebert au XXe avec Stravinski (26/05, 17h, Théâtre municipal).
Cette année, carte blanche vous a également été laissée à l’Espace Pierre Cardin (Paris) – utilisé par le Théâtre de la Ville en rénovation pour deux saisons – pour un week-end et quatre concerts…
C’est une manière de présenter Les Musicales et leur esprit à un nouveau public. Dans chaque programme, nous allons mettre en lumière une des thématiques passées du festival : un voyage slave, une réflexion sur les liens entre France et Allemagne (avec des couples comme Bach / Couperin, Boulez / Stockhausen et Debussy / Brahms), et une promenade à Vienne, de Schubert à Schoenberg. La cerise sur le gâteau sera une version du Carnaval des animaux de Saint-Saëns avec l’immense André Wilms comme récitant !
Photo d’Ulrike Von Loeper
> Carte blanche aux Musicales à l’Espace Pierre Cardin (Paris), samedi 13 et dimanche 14 mai