Francfort : l’art au-delà de l’euro
Avec sa célèbre skyline qui se détache sur les bords du Main, Francfort n’est pas qu’une place forte financière. Presque intégralement reconstruite après 1945, la cité, où trône une sculpture kitsch rendant hommage à l’euro, bouillonne de culture.
Arrivée à Francfort. La ville semble austère au premier abord, “américaine” avec ses gratte-ciels immenses dont la Commerzbanktower (259 mètres de haut) achevée en 1997 par Norman Foster et son artère commerçante (la Zeil), où s’alignent malls et enseignes franchisées. Il faut passer outre, fureter, se laisser porter par la vie qui bat à grands coups dans ses rues. Oublier la Banque centrale européenne. Oublier le gris béton. Oublier les clichés. Oublier les surnoms ironiques, Bankfurt ou Mainhattan, même si les statues du taureau et de l’ours situées devant la Bourse (le premier symbolisant la hausse des cours, le second leur baisse) sont charmantes. Perdez-vous dans le Palmengarten pour visiter ses immenses serres ou arpentez le Römer avec ses maisons gothiques et baroques reconstruites à la perfection afin de mieux comprendre l’âme de la ville natale de Goethe qui s’est relevée de ses cendres après avoir été presque intégralement détruite à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Musées en stock
Francfort renferme un des spots muséaux les plus fascinants du continent, le Quai des musées où s’alignent comme à la parade les institutions de référence. La plus prestigieuse ? Sans conteste le Städel Museum avec ses imposantes collections où les maîtres anciens côtoient les stars de l’Art contemporain. Il est possible d’y admirer Le Géographe de Vermeer, un délicat portrait de jeune femme de Botticelli ou encore Musiciens à l’orchestre de Degas, mais également des œuvres de Georg Baselitz, Neo Rauch ou Jeff Wall. Actuellement s’y tiennent Maniera (jusqu’au 05/06), explorant le maniérisme à Florence au XVIe siècle avec des œuvres de Vasari, Bronzino, Pontormo, Andrea del Sarto, Rosso et une rétrospective dédiée à l’œuvre graphique de Sigmar Polke (jusqu’au 22/05). Mentionnons également, parmi une dizaine (!) de lieux le Deutsches Filmmuseum (pour tout savoir sur le cinéma), le Museum für Angewandte Kunst, haut-lieu du design et de la mode ou encore le DAM (Deutsches Architekturmuseum). S’y tient une exposition permettant de découvrir les lauréats du DAM Award for Architecture in Germany 2015 dont l’extraordinaire réinterprétation du Bauhaus dans sa ville d’origine, Dessau, réalisée par Bruno Fioretti Marquez. À ne pas manquer non plus, à quelques encablures, Sacrifice and Harmony présentant un nouveau groupe d’œuvres de Kader Attia (16/04-14/08) au MMK (Museum für Moderne Kunst) et la grande exposition Miró (jusqu’au 12/06) de la Schirn Kunsthalle axée sur les peintures murales et les grands formats de l’artiste espagnol.
En avant la musique
La ville regorge également de salles comme la Batschkapp, où se produira Laibach (07/04) ou la Mousonturm située dans une ancienne et imposante usine, bientôt baignée par les sonorités electro yé-yé de Stereo Total (17/04). Elle est cependant célèbre avant tout pour son Opéra situé dans un bâtiment fifties aux larges baies vitrées qui rappelle curieusement l’esthétique de certains albums de Spirou et Fantasio lorsque le regretté Franquin était aux manettes. Au cours du mois d’avril on peut y découvrir le très rare Radamisto de Haendel (présenté au Bockenheimer Depot), pépite baroque narrant les amours complexes de Zénobie et une version d’anthologie du Fliegende Holländer de Wagner (02, 08, 16 et 23/04) mise en scène par David Bösch. En sortant de la salle, la nuit tombée reviennent à notre mémoire certaines partitions percutantes du compositeur le plus célèbre de la cité, Paul Hindemith, qui pourraient composer une bande-son très crédible pour Francfort.
Lafleur
Dans le Palmengarten se niche une institution gastronomique. Sous la houlette d’Andreas Krolik se déploie une cuisine classique aux accents méditerranéens dont le credo est : « Qui renonce à vouloir faire mieux, renonce à être bon ».
www.palmengarten-gastronomie.de
Fichtekränzi
Dans le quartier de Sachsenhausen – dont c’est la spécialité – dégustez un extraordinaire vin de pomme « Äppelwoi » et des mets traditionnels comme la Grüne Sosse qu’affectionnait Goethe. Si vous aimez ce divin breuvage, venez à Francfort le 10/04 pour célébrer sa fête (au Palmengarten).
Druckwasserwerk
Un restaurant dans le cadre indus’ impressionnant d’une centrale hydraulique de 1899.
www.restaurant-druckwasserwerk.de
Main Tower
Pour prendre de la hauteur et manger (bien, voire très bien) à 187 mètres d’altitude avec une vue sur toute la ville !
Kleinmarkthalle
Un extraordinaire marché couvert riche de 1 001 possibilités de restauration.
Frankfurter Hof
Un palace comme autrefois qui a ouvert ses portes en 1876 !
The Pure
Un hôtel épuré et design où le blanc est la couleur dominante. On s’y sent comme chez soi…
25hours Hotel Frankfurt by Levi’s
Ici tout tourne autour de la célèbre marque de jeans. Un hébergement des plus originaux à quelques encablures de la gare.
Club 101
Une adresse mythique pour voir les choses du haut de la Japan Tower ! Dansez perchés à… 101 mètres d’altitude.