L’Orchestre, demain

Photo de Stéphane Louis pour Poly

Administrateur général de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg depuis juin 2015, Francis Corpart dévoile les grandes lignes de son projet pour la phalange alsacienne.

Vous étiez auparavant DRH de l’Eurométropole de Strasbourg : pourquoi avoir souhaité diriger l’OPS ? Ce poste était dans ma tête depuis longtemps : je suis tombé dans la musique tout petit ! C’était une belle manière de relier carrière professionnelle et passion !

Quelle est votre ambition pour l’Orchestre ? Dans Au Cœur de l’orchestre, Christian Merlin écrit en substance que l’OPS est un bon orchestre… un peu assoupi. Une Belle au bois dormant. Notre objectif est de la réveiller ! C’est ce que Marko Letonja, notre directeur musical et artistique, a commencé et c’est ce que j’ai envie de réussir avec lui, nos musiciens et toute l’équipe administrative et technique.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? L’Orchestre doit retrouver une place de premier plan sur la scène européenne : nous sommes en train de poser des jalons. En septembre, nous nous sommes produits, en petit effectif, à la Philharmonie de Paris. J’espère y retourner bientôt au grand complet pour un programme symphonique.

Un des grands challenges est aussi de renouveler les publics… Notre répertoire parle directement à tous les âges, à toutes les catégories sociales… C’est pour le prouver que je souhaite que l’OPS sorte le plus souvent possible du PMC pour s’emparer de la ville : ce sera le cas avec un “dimanche de l’Orchestre”, journée entièrement dédiée à l’OPS se déployant dans les lieux les plus variés. C’est aussi dans cette optique qu’est construite notre résidence au Neuhof avec la Compagnie MJD de Majid Yahyaoui : musique symphonique et danse hip-hop se rencontrent à travers des ateliers, des actions pédagogiques…

La collaboration avec le label strasbourgeois Deaf Rock Records est un autre moyen de désenclaver le classique… Des musiciens de l’OPS travaillent avec le groupe Colt Silvers, enregistrant la base mélodique de leur prochain album. Cela débouchera sur un CD et des prestations scéniques communes.

Pour toutes ces initiatives, il faut de l’argent… Comment faire dans une période économique complexe ? Je souhaite développer largement le mécénat : dans ce cadre l’association Euterpe fraîchement présidée par Dominique Paillarse, ancien Directeur de la Culture de la Ville peut être un véritable levier !

Quels sont vos coups de cœur musicaux pour les deux mois à venir ? Un programme composé de “tubes” français (28/01) – avec le Boléro de Ravel, L’Arlésienne de Bizet, etc. – qu’on entend paradoxalement rarement en live et les concerts de la Saint-Sylvestre (31/12) et du Nouvel An (01/01) marquée par une élégance et un humour très british où l’on retrouvera notamment un medley des BO de James Bond !

À ne pas manquer au PMC (Strasbourg), un programme Haydn, Bruch, Suk, Brahms et Liszt (18/12), le concert de Noël (20/12), les concerts de la Saint-Sylvestre (31/12) et du Nouvel An (01/01), le violoniste James Ehnes (07 & 09/01), Carmina Burana de Carl Orff (14 & 15/01) ou encore une soirée “tubes français” (28/01)

+33 (0)3 69 06 37 06 – www.philharmonique.strasbourg.eu

 

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