En quête de sens

La seconde édition de STR’OFF met Nos sens, dessus, dessous avec une manifestation qui cherche à désacraliser l’Art contemporain grâce à des propositions hétéroclites et interactives.

STR’OFF s’inscrit en complément de ST-ART, non pas en réaction à la grand messe strasbourgeoise de l’Art contemporain. « Dans toutes les villes importantes – Paris, Karlsruhe ou Bâle –, il y a un Off aux foires, un pendant moins institutionnel, plus fun. Nous voulions que Strasbourg ait le sien et qu’il ouvre la culture à un large public. Idéalement, nous aimerions pouvoir créer un véritable parcours en plusieurs étapes dans la cité. » Viviane Réziciner, présidente de l’association organisatrice EuropARTvision, rêve d’attirer tous ceux qui n’osent pas pousser la porte des galeries, grâce une manifestation qui décloisonne les disciplines artistiques, un événement qui se veut ludique mais sélectif. Avec un jury composé de Marie-Anne Iacono (chargée de programmes pour Arte), Joëlle Pijaudier-Cabot (directrice des Musées de Strasbourg) ou Frédéric Croizer (de la galerie strasbourgeoise Radial), STR’OFF a retenu une quarantaine de dossiers, des œuvres interpellant tous les sens pour répondre à la thématique de l’exposition. Dans le domaine de l’Art contemporain, il est question de la vue, bien sûr, voire du toucher et de l’ouïe, mais peu de l’odorat et encore moins du goût. Pourtant, selon Viviane Réziciner, « on peut imaginer de nombreuses rencontres », comme Hervé Perdriel, artiste ayant réalisé l’identité visuelle d’un Champagne inventé expressément avec la maison Waris-Larmandier.

Cette deuxième STR’OFF (second volet d’une trilogie autour du même thème) convie également Jean-Paul Boyer créateur de sculptures modulables que le public peut toucher. « En bougeant un élément, toute la structure se transforme. » Autre installation participative, celle de la plasticienne Wonderbabette qui propose une sphère géante où l’on pénètre pour une expérience “sens”uelle parmi des corps de tissus, une œuvre multimédia mêlant arts plastiques, musique et vidéo. Le duo composé de Vincent Muller (photographe, notamment pour Poly) et Maxime Dreyfus (designer et artiste visuel) a créé une Balançoire avec vue sur laquelle le public est invité à s’asseoir pour entrer en interaction avec le décor environnant, dans un tourbillon d’images en mouvement et de sonorités virevoltantes.

 

STR’OFF convoque les sens des grands comme des petits (avec cette année, une galerie dédiée au jeune public), crée des synergies et provoque des rencontres artistiques et humaines. Cette dimension « de partage » est particulièrement importante aux yeux de Viviane Réziciner qui cite André Malraux : « L’Art est le plus court chemin de l’homme à l’homme ».

À Strasbourg, au Parc des expositions (Pavillon K), samedi 28 et dimanche 29 novembre

Vernissage vendredi 27 novembre (sur invitation)

06 07 27 43 21

www.europartvision.eu

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