Hervé Bourhis et Halfbob, deux dingues de rock indé, décrivent le trip initiatique d’un ado désenchanté sauvé par le rock. Juniors : un récit sur la perte de l’innocence, la musique de Dinosaur Jr pour BO.
Hervé Bourhis (histoire) dessinateur et auteur de BD, nostalgique des boutiques de disques qui sentent « le tabac froid et le carton moisi » (voir Stereo Club, édité par Poisson Pilote) et Halfbob (dessin), autre amoureux du rock du temps où Deezer n’existait pas, nous parlent de la jeunesse d’aujourd’hui, à l’heure de Facebook et Twitter.
La sono crache Loneley Boy des Black Keys. Ça danse, ça boit, ça fume (des cigarettes électroniques), ça textote… La fête bat son plein. Les filles et les garçons se sont déguisés pour l’occasion : un Zorro, un Batman, un pirate, une Lady Gaga, un footballeur… Crampons aux pieds, ce dernier fiche Maxime dehors. Il faut dire que son costume d’officier nazi n’est pas franchement du meilleur goût. La gothique suicidaire (qui n’est pas grimée) en profite pour quitter la fiesta avec lui. Elle l’embrassera avant de passer à l’acte…
Après cette drôle de soirée, Maxime persiste à porter l’uniforme de la discorde, pour « faire chier » ses parents, pour « faire chier tout le monde », par provoc. Hanté par le fantôme de sa copine corbac fan de Bauhaus et de Joy Division, il découvre Dinosaur Jr, groupe de « vieux rock tout moisi » des 1990’s qu’elle affectionnait. Sur un coup de tête, il décide d’aller les voir en concert, malgré la « tête de sorcière obèse » du chanteur, en compagnie de Victoire.
La suite ? Une fugue mouvementée décrite en de jolies cases en noir et blanc, une fuite en huit chapitres rythmés par les pochettes de Dinosaur Jr, notamment celle de Green Mind, soit une photo de Joseph Szabo montrant Priscilla, jeune adolescente américaine des sixties, clope au bec et pantalon trop large. Avec leur BD, le duo HB & HB livre lui aussi son regard sur les Juniors, tendre et désabusé.
