Avec Grèce, un cabinet de curiosités paraît un livre passionnant à la semblance de miscellanées antiques : après sa lecture, vous ne verrez plus jamais Périclès, Alexandre, Aristote et les autres de la même manière.
Après un opus consacré à Rome (2013), les éditions Bibliomane, spécialisées dans les ouvrages précieux et délicats, font paraître ce passionnant Cabinet de curiosités grecques. Signé de James C. McKeown, professeur de lettres classiques à l’Université du Wisconsin, il s’agit d’une plongée érudite et drolatique dans l’Antiquité. Au fil des XXIV chapitres (Sparte, Le Sexe, Le Théâtre, Touristes et attractions touristiques, Les Mathématiques etc.), le lecteur est brinquebalé dans les Contes étranges et faits surprenants du berceau de la civilisation occidentale. Entre recueil d’anecdotes savoureuses et livre d’histoire atypique, ces miscellanées se lisent avec un intense bonheur citant à foison des auteurs antiques comme Plutarque qui écrivait : « On raconte que la sueur d’Alexandre exhalait une odeur exquise qui parfumait ses vêtements » (dans le chapitre dédié au conquérant macédonien). Loin des pensums pesants qui ont nourri notre enfance, on découvre que les Grecs savaient être extrêmement excentriques et polissons : connaissez-vous par exemple, les vertus des testicules de belette ? Savez-vous qu’aux Scirophories – fête réserves aux femmes mariées en Attique – les participantes mangeaient de l’ail pour être certaines de s’abstenir de sexe ? Êtes-vous au courant qu’il n’est pas recommandé, selon Aristote, de faire l’amour pieds nus ? Au fil d’un ouvrage de près de 300 pages se découvrent des croyances étonnantes (à Chypre on semait ainsi de petits morceaux de cuivre), des mythes abracadabrants ou encore des usages surprenants (avec, par exemple, une liste de noms à donner à un chien de chasse, tous dissyllabiques)… et tout cela possède nombre de points communs avec notre monde. Ainsi les obèses s’astreignaient-ils déjà à d’invraisemblables régimes…
