Le COP et la Hear racontent Mes Parents

Photo de Benoît Linder (Foi, Amour, Espérance, Promo 2023)

Sous la houlette de Gaëlle Axelbrun, les élèves du Cycle à Orientation Professionnelle du Conservatoire et de la Hear interprètent Mes Parents de Mohamed El Khatib. 

« Réunir un groupe de jeunes artistes pour les accompagner dans la création d’une pièce », voici ce que promet le projet, fondé il y a une dizaine d’années et coordonné par Olivier Chapelet, aux étudiants du Cycle à Orientation Professionnelle du Conservatoire (COP) et de la section scénographie et musique de la Hear. « Le but est de les mettre en condition professionnelle en temps raccourci », précise le directeur du Taps. Pendant trois mois, de janvier à avril, ces comédiens, scénographes et musiciens en devenir s’approprient une œuvre qui leur est attribuée. Cette année, il s’agit de Mes Parents (2022), signée Mohamed El Khatib. En partant de témoignages d’élèves de l’école du Théâtre de Bretagne, l’auteur a imaginé une pièce dans laquelle est exploré le lien entre des apprentis dramaturges et leurs géniteurs, véritable photographie des foyers contemporains « sincère et pleine d’émotions », entre fractures sociales et amour inconditionnel. Si Olivier Chapelet s’octroie toujours le choix de l’œuvre, il a cédé, cette année, sa place de metteur en scène à Gaëlle Axelbrun – artiste associée au Taps aux commandes de Requin Velours. « Entre ces jeunes et moi, il y a un écart générationnel énorme, j’ai quarante ans de plus qu’eux ! », souligne-t-il. Et de reconnaître : « Gaëlle en a 27, ils sont en adéquation sur les esthétiques, la façon d’appréhender le monde et la manière de faire du théâtre. » 

« Je suis en quelque sorte leur cheffe d’orchestre », sourit la jeune femme. Assistée par Faïs Bergez et Malo Brielles, deux anciens du COP, elle « assure une cohérence au spectacle, canalise les énergies tout en leur laissant une liberté de création ». Disposant seulement de quatre semaines pour mettre le tout sur pied, Gaëlle Axelbrun prévient d’emblée que les éléments scénographiques énoncés seront amenés à évoluer. Bien que le texte reste, dans les grandes lignes, inchangé – si ce n’est l’ajout possible d’anecdotes plus personnelles, ainsi qu’une adaptation du contexte et des prénoms –, la scénographie, elle, devrait être bien plus transformée. L’idée est de mener la pièce sous forme « de jeu télévisé avec des participants et un public, le but étant de parler de leur histoire avec leurs parents en s’inspirant d’émissions comme Ça commence aujourd’hui ». Des lumières chaudes ou la présence de canapés pour accueillir les comédiens accentuent l’intimité recherchée par ce type de programme, « reproduisant une sorte de safe place », décrit-elle. Des consignes, des jingles et une régie apparente apportent quant à eux l’aspect “jeu”, « qui sert de prétexte pour évoquer certains sujets. » Les spectateurs peuvent même être invités à interagir… 


Au Taps Laiterie (Strasbourg) du 28 au 30 avril
taps.strasbourg.eu 

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