Plongée dans la quatrième édition de Micropolis, à Nancy

Le Journal d'Adam et Ève © Pierrick Delobelle

Micropolis, festival itinérant nancéien, revient avec une quatrième édition riche de dix spectacles plongeant au coeur des relations humaines, conçus pour être joués en-dehors des structures théâtrales. 

Visant à sensibiliser un large public, Micropolis compte, en plus du Théâtre de la Manufacture, sur quatre structures partenaires pour accueillir les représentations programmées cette année : le Conservatoire régional du Grand Nancy, l’Université de Lorraine, le gymnase Jacques Jeanblanc et la Médiathèque Manufacture. Par nature dépourvus d’équipements théâtraux, ces lieux illustrent tout le principe de la manifestation. Parmi les pièces à retrouver, le public est invité à s’immerger dans les mondes oniriques et enchanteurs de L’Inouïe nuit de Moune, créée en novembre dernier par Alexandra Tobelaim (22/03, Théâtre de la Manufacture, dès 6 ans). On y suit deux soeurs, l’une essayant d’endormir la plus jeune – Moune –, qui a peur de disparaître si elle ferme les yeux. Elle finit néanmoins par arriver dans le Dormonde, espace imaginaire « où tous les enfants se retrouvent, parlent dans toutes les langues et se comprennent », ajoute la metteuse en scène et directrice du Nest, à Thionville. Des personnages à l’allure fabuleuse – Ooorh, le monstre mangeur de chaussettes, Roupchi, créature vêtue d’un long manteau kaki aux grands bras tout mous et vivant derrière les lavabos ou encore la lampoule, mi-lampe, mi-poule – sont interprétés dans l’espace confiné d’une yourte. Les spectateurs se voient ainsi au plus proche du duo de comédiennes. « C’est tout petit, 60 personnes peuvent tenir à l’intérieur et sont en déambulation pour passer d’une zone à une autre, se promenant dans les rêves de Moune », continue Alexandra. « L’idée est d’emmener les enfants dans plusieurs univers. À un moment, on se retrouve à Hawaï, donc il y a des musiques hawaïennes. Dans le désert, on entend des rythmes moyen-orientaux, dans la forêt, ce sont des bruits issus de la nature… ». 


Les écrits de Mark Twain sont quant à eux au coeur du Journal d’Adam et Ève, récit humoristique à six mains orchestré par Mélissa Barbaud, Julie Delille et Baptiste Relat (21-23/03, Conservatoire, dès 12 ans). L’équipe tire profit de l’agenda laissé par l’auteur américain pour entrecroiser deux histoires, initialement distinctes, et raconter la rencontre entre les deux protagonistes. Environnés par une forêt de bambous, les acteurs évoluent derrière des panneaux coulissants, ne se croisant presque jamais. « Le début est très drôle à jouer, car Adam fuit Ève, tandis qu’elle lui colle aux basques, persuadée qu’elle n’est pas complète sans lui », s’amuse le comédien et co-metteur en scène. « Lors de l’acte copulatoire – disons les termes –, Julie et moi dansons sur Canopée de Polo & Pan, car le texte correspond bien à ce que l’on vit sur scène », reprend-il. « Léger, drôlatique et réflexif », le spectacle fait la part belle aux divergences de points de vue entre féminin et masculin, avec, d’un côté, une Ève beaucoup plus bavarde, et de l’autre, un Adam résigné ayant la sensation « qu’elle vient fiche le bazar ! ». 


Au Théâtre de la Manufacture et dans quatre autres lieux (Nancy) du 20 au 23 mars

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