Théophile Dubus décrypte les Peurs Fantômes pour Démostratif
Auteur complice du 7e festival Démostratif, Théophile Dubus décortique les Peurs Fantômes à travers une proposition scénique des plus hybrides.
En offrant un espace d’expression et d’échange aux jeunes artistes, Démostratif permet de valoriser l’émergence autour d’une thématique. Cette année, Théophile Dubus, metteur en scène, comédien et auteur complice du festival, l’articule autour de la peur, un axe essentiel de son travail : « Je pense que ça veut dire que je suis quelqu’un qui a très peur. C’est très central dans ce que je fais et aussi un sentiment que j’aime beaucoup éprouver en tant que public, à la fois intéressant, compliqué et rare au théâtre. » Allier ce sentiment au terme « fantômes » – au pluriel – permet dès lors d’explorer un large panel d’émotions et de les décliner sous toutes les coutures. Cette alliance sonde tant les peurs palpables, celles « des ogres et des ogresses, […] d’être dévoré ou de dévorer l’autre », que les angoisses psychiques, ne manquant toutefois pas d’y ajouter un soupçon d’humour. « La formule reste très ouverte, ça peut être aussi bien la peur des fantômes : une peur qui se redoute, une peur qui tourne sur elle-même. Ou alors la peur fantoche, celle dont on se rend compte qu’elle ne repose sur rien, et peut disparaître aussi vite. Dans la demande de Sacha Vilmar, directeur artistique du festival, l’aspect risible et drôle était important », explicite le metteur en scène nonbinaire.
En tant qu’auteur complice, Théophile Dubus présente quatre propositions signatures, telles que Cinq peurs et trois espoirs (ce qui fait sept) (La Pokop, 07/06), écrite à quatre mains, avec Sacha Vilmar. À travers cette comédie musicale démesurée aux allures mélodramatiques, ils explorent « des craintes existentielles : celles d’être oublié, de passer à côté de sa vie ou à côté de l’histoire avec un grand H ». L’occasion également de jouer Fin (faim !) (La Pokop, 04/06), une de ses pièces originales, rédigée avec sa compagnie Feu un rat ! dans laquelle iel aborde avec dérision la question de « vivre et grandir dans un monde qui va mal ». Être auteur complice lui permet en outre de jouer un rôle dans la programmation en accompagnant « l’équipe sur la sélection des artistes invités, en donnant [son] avis plus qu’en étant vraiment force de proposition ». Dans la pluridisciplinarité du festival, le thème s’exprime aussi en musique, à l’instar de la chanteuse MIMAA qui, par-dessus sa pop ensoleillée, tire mystérieusement les cartes de tarot de ses spectateurs (campus Esplanade, 06/04). Ou encore en danse, avec la prestation de la compagnie Demeure Drue, Mobil (campus Esplanade, 08/04), dans laquelle une créature non-identifiée se meut devant son public, l’invitant à dépasser… ses peurs.
À La Pokop et sur le campus Esplanade de l’Université de Strasbourg du 4 au 8 juin
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