Last but not Least… Mathieu Amalric
Dernier journaliste malmené.
Hier soir, je me suis retrouvé à l’émission de Taddeï : chacun est poussé dans une situation de pouvoir, les invités cherchent à “prendre” la parole. Kassovitz parlait beaucoup alors qu’une philosophe très intéressante ne disait pas un mot… Je me suis dit que je ne pouvais rien faire d’autre que de garder le silence jusqu’à la fin. C’était une sorte de performance.
Derniers jours du monde.
Si on m’annonçait la fin du monde, je pense que j’essayerais d’aller vers ce qui a été le plus précieux : le désir physique, quelque chose qui ramène au corps. [À ce moment, des jeunes filles lui demandent de leur signer un autographe sur le bras. Il trouve ça « gênant » mais s’exécute]
Dernière fois que vous avez croisé un homme, un vrai.
Jean-Pierre Vernant !
Dernière envie de tout plaquer.
À chaque instant.
Dernière fois que vous vous êtes disputé.
Je ne me dispute pas mais mon métier est source de discorde. C’est comme un marin qui aime la mer : il n’est pas disponible pour ses proches qui perçoivent sa passion comme une agression.
Dernière chose publique qui vous a scandalisé.
Ça n’arrête pas ! [Tandis que d’autres passantes l’abordent et le photographient, il sort le Libé du jour et me fait la lecture de propos du directeur de France Télécom Orange] Tout ça renvoie à La Question humaine de Klotz ! On zigouille les salariés…
Dernière danse.
Je danse beaucoup dans mes films, mais j’ai fait une croix dessus dans la réalité car c’est immédiatement érotique chez moi.
Dernier fantasme.
Revenir à un état d’observation, sans être sans cesse sollicité… Non, même pas : je rêve d’une terrasse de café, de n’avoir rien à faire.
Dernier film réalisé.
Tournée (Le Pacte)