Liste Gilbert Meyer, maire sortant (UMP)

Quel bilan pour la culture dans votre ville ces six dernières années ?

La politique dans le domaine de la culture et de l’action culturelle (au sens le plus large du terme) au cours de la mandature 2008-2014 a été placée sous le signe de l’excellence et du développement de tous les domaines de la pratique culturelle.

Les axes de cette politique ont notamment été  (liste non exhaustive…):

–         Ouverture au plus grand nombre (« la culture doit être accessible à tout le monde ») :

•         le succès incontesté du dispositif CINE PASS avec plus de 25 000 « cine pass » distribués en six ans (juniors, séniors et « séniors plus »).

•         une politique tarifaire volontariste dans les équipements culturels municipaux (tarifs modestes), mesures financières en faveur des jeunes pour faciliter l’accès à la culture…

•         la gratuité totale des manifestations culturelles municipales : Festival OFF (près de 15 concerts par an au mois de juillet), près de 170 concerts et animations par an proposés par le Conservatoire de Colmar, « Colmar chante Noël », ainsi que toutes les animations, concerts, rencontres et débats proposés au Pôle Média Culture Edmond Gerrer…

–         diversité et proximité : soutien accru aux associations culturelles, encouragement des pratiques culturelles « amateurs », mesures d’encouragement aux jeunes bénévoles…

–         rayonnement culturel de la ville de Colmar aux niveaux régional, national et international à travers ses événements culturels de très haut niveau : (liste non exhaustive…)

•         soutien accru à l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin qui est devenu depuis 2009 le centre de création d’opéras pour jeune public (succès incontesté !)

•         soutien accru au Festival International de Colmar…

 

L’investissement global de la Ville de Colmar dans la culture a battu tous les records en 2008-2013 dépassant 60 millions d’Euros HT.

 

Projets structurants :

–         Pôle Média Culture Edmond Gerrer : plus de 13 millions d’Euros. Un effort sans précédent en faveur de la lecture publique.

 

–         Restructuration totale du Centre EUROPE (plus de 8 millions d’Euros) avec une salle de spectacles conçue en tant que véritable pôle de diffusion culturelle à l’échelle de la ville, puissant facteur de désenclavement social et culturel. La salle du Centre Europe a proposé sa première saison qui met l’accent sur l’accès au spectacle vivant de tous les publics (un effort particulier a été fait en direction des jeunes, des spectacles « en famille » et des scolaires). D’orès et déjà : beaucoup de succès !

 

–         Extension du Musée Unterlinden : projet des architectes suisses de notoriété mondiale Herzog et de Meuron + aménagement urbain des extérieurs = projet global de 42 millions TTC. Le projet le plus important jamais porté par la Ville de Colmar.

 

–         Extension de la salle du Grillen, salle des musiques actuelles : création de deuxième salle, des locaux de répétition, doublement de la surface de la grande salle…- près de 2 millions d’Euros.

 

–         Aménagement de nouvelles surfaces du Musée du Jouet qui a atteint 70 000 visiteurs par an : plus de 600 000 Euros.

 

Ces investissements impactent les pratiques culturelles de l’ensemble de Colmariens. Par ailleurs, ils augmentent très fortement l’attractivité culturelle et touristique de la ville et servent de véritables leviers économiques.

 

Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous menez en cas de victoires aux élections municipales ?

Il ne faut pas oublier que la culture englobe un champ d’action très vaste qui va du ‘spectacle vivant’ au patrimoine et musées, en passant par l’enseignement artistique, la pratique culturelle associative, les arts plastiques…

 

La Ville de Colmar qui consacre près de 30 % de son budget 2014 à la culture (investissement et fonctionnement confondus) compte poursuivre cet effort sans précédent en cas de victoire aux Municipales de l’équipe menée par G. Meyer.

 

Pour paraphraser les termes de récentes enquêtes économiques : « pas de redressement productif sans redressent créatif » !

 

–         Consolider, « sacraliser » et développer les domaines culturels qui relèvent du service public au sens le plus noble :

•         lecture publique : Pôle Média Culture (qui doit devenir un véritable lieu de vie !), le Salon du Livre de Colmar entièrement gratuit, le réseau de bibliothèques de quartiers…

•         enseignement artistique (Conservatoire de Colmar, Centre de ressources des musiques actuelles, Atelier de formation aux arts plastiques…).

 

–         Projet innovant et important dans le domaine des arts plastiques : rapprocher le centre de formation en arts plastiques de l’Espace d’art contemporain André Malraux qui propose des expositions de haut niveau = création du Pôle d’art contemporain qui regroupe la diffusion, les expositions, les résidences d’artistes et l’enseignement comme il en existe peu en France. Projet à réaliser dans l’ancienne Choucrouterie rue Rapp.

 

–         Extension du Museum d’histoire naturelle pour mettre en valeur ses nombreuses collections en parallèle avec le développement de l’Observatoire de la nature.

 

– Transformation de la Bibliothèque des Dominicain en « Centre de manuscrits et de incunables ».

 

Après l’agrandissement du Musée Unterlinden et dans la droite ligne d’un axe fort qui lie le développement culturel, touristique et économique, ce centre serait un complément indispensable.

Colmar possède une très riche collection de manuscrits et de livres anciens, la plus importante en France après Paris, collection extraordinaire, mais encore peu connue du grand public car réservée pour le moment aux seuls chercheurs (notamment, par manque de place…).

Plus de 1200 manuscrits, 2300 incunables, plus de 50 000 volumes du 16e – 18e siècles, sans oublier les gravures, cartes anciennes et estampes, plus de 100 000 documents au total !

 

Quel serait alors le projet culturel emblématique de la mandature à venir ?

 

Création du Centre du livre ancien dans la Bibliothèque des Dominicains de Colmar, projet à très fort potentiel de développement touristique.

 

Avec l’inauguration du nouveau « grand » Musée Unterlinden, ce Centre complétera d’une façon harmonieuse et cohérente l’offre culturelle et permettra de valoriser les richesses patrimoniales hors du commun de la ville, notamment dans le domaine de l’histoire du livre, de l’imprimerie…

 

La crise a fait fondre les budgets culturels dévolus par les collectivités territoriales : comment répondre à cet état de fait ?

 

•         Avant tout, il faut remarquer que le budget Culture de la Ville de Colmar, contrairement à certaines villes ou départements n’a jamais baissé ou « fondu »…  Au contraire, ce budget ne cesse d’augmenter !

 

Colmar a notamment augmenté le volume de soutien financier (les subventions) aux associations colmariennes œuvrant dans les différents domaines culturels, notamment l’événementiel et organisation de rencontres, de festivals, etc.

 

Par ailleurs, le soutien financier de Colmar aux grandes institutions culturelles telles que la Comédie de l’Est, le centre dramatique national, ou encore l’Opéra national du Rhin a également augmenté ces dernières années pour permettre à ces pôles d’excellence de mener à bien leur politique artistique ambitieuse.

 

•         A l’évidence, le désengagement de certaines collectivités (et de l’Etat !) est susceptible de fragiliser certaines institutions culturelles. Ces baisses de subventions peuvent poser problème dans le fonctionnement des associations et de certaines structures œuvrant dans l’organisation d’événements culturels (salons, festivals, etc.).

•         Il est cependant difficilement imaginable que les villes seules puissent systématiquement « compenser » le désengagement des autres collectivités sans augmenter la pression fiscale… Or, la question des impôts se trouve au centre des préoccupations de nos concitoyens.

 

La question se poserait donc plutôt en ces termes : comment trouver de nouvelles solutions pour maintenir les services publics et la richesse de l’offre culturelle sans augmenter les impôts locaux ?

 

A l’évidence, la question sur une nouvelle approche de la « gestion » de la culture va se poser ! Il fadra réinventer notre manière d’envisager la culture et son financement.

 

Sans forcément chercher des retombées financières immédiates ou de ne proposer que la culture qui soit « rentable », on pourrait envisager de mieux se coordonner, de mieux organiser, de mieux « gérer » les ressources, d’éviter des « saupoudrages », de faire des économies d’échelle, de mutualiser et de « faire fi » des querelles de clochers ou des corporatismes (souvent rétrogrades) qui ont tendance à freiner les partenariats et les collaborations.

 

Par ailleurs, le recours au mécénat privé, qui se développe en France depuis une bonne dizaine d’années (si l’économie française va mieux !) pourrait continuer à être l’une des pistes de développement culturel les plus prometteuses.

 

Comment la culture peut encore constituer un levier de croissance ?

Selon l’étude publiée début janvier 2014 conjointement par les Ministères de la Culture et de l’Economie, la culture au sens large produit en France près de 58 milliards ( !) d’Euros de valeur ajoutée directe, contribuant ainsi à 3,2 % du produit national brut ! Quatre fois plus que l’industrie chimique et sept fois plus que l’industrie automobile !

 

La culture est par définition une « industrie » et un « marché » non délocalisables.

La culture emploie directement près de 700 000 personnes (2,5% des emplois actifs en France) sans compter des millions de bénévoles…

 

Il paraît dès lors évident qu’une forte corrélation existe entre un haut niveau d’implantation culturelle et le dynamisme socio-économique d’un territoire : l’impact de la culture sur le développement local (notamment sur le tourisme !) est indéniable !

 

Oui, le développement culturel reste l’un des leviers majeurs de la croissance économique !

 

 

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