Messe Basel : plongée dans les arcanes d’Art Basel
Plus de 200 galeries et quelques 4 000 artistes font tourner la tête des collectionneurs du monde entier : plongée dans les arcanes d’Art Basel.
Le parcours débute avec deux institutions allemandes venues de Cologne : la galerie Karsten Greve – avec des pièces historiques de Cy Twombly, Jannis Kounellis et Louise Bourgeois – et celle de Thomas Zander dédiée à la photographie avec des œuvres américaines fondatrices (signées Robert Adams, Walker Evans, Lee Friedlander), mais aussi allemandes (Lothar Baumgarten, Jürgen Klauke, etc.) et un peintre anglais issu de la photographie et de l’installation, James White, qui a exposé à la regrettée Fondation Fernet-Branca en 2022.
Art Basel est aussi l’occasion de s’intéresser aux artistes de la région Grand Est présents sur la foire. Le plus connu d’entre eux est sans conteste Laurent Grasso : originaire de Mulhouse, il vit entre Paris et New York. Représenté par la parisienne galerie Perrotin, il crée son propre monde – où se croisent peintures, vidéos et installations – en s’appuyant sur des découvertes scientifiques et des sciences humaines, comme sur sa connaissance en histoire de l’art, réalisant aussi bien des peintures que de la vidéo et des installations. Une seconde artiste du coin, Véronique Arnold, est présente à Bâle à la Galerie Stampa de la cité helvète. Son travail s’attache à entremêler le temps de l’histoire de la littérature à celui de la broderie, comme une forme de contemplation qui pose des mots sur les choses comme des poèmes intemporels. Il s’agit bien de cela dans la présentation d’un kimono de cérémonie d’homme, en soie noire et blanche, broderie de fil noir, crayon de couleur sur coton blanc / extraits de Notes de chevet par Sei Shonagon, fragment de soie rose. L’œuvre est conçue comme une sculpture murale. Le choix du texte littéraire japonais souligne l’attention portée à une culture et un temps différents de notre espace, comme au lien entre la psyché et la description du monde extérieur (nature et société). Par la broderie de ce texte ancien écrit par une femme, l’artiste souhaite mettre l’accent sur la différence de perception sensible entre deux époques.
Lors de la visite à Art Basel, en étant très attentif, le collectionneur curieux trouvera des artistes à moins de… 10 000 euros. C’est presque comme découvrir une aiguille dans une meule de foin. Pour cela, nous vous proposons de vous arrêter à la Galerie Miguel Abreu de New York. Elle présente un artiste américain, Beaux Mendes, peintre subtil entre abstraction et apparition de formes que notre mémoire réinterprète. Le second plasticien exposé se nomme Paul Pagk : sa peinture géométrique et abstraite possède une telle personnalité et une très forte autonomie, qu’elle ne laisse pas indifférent. Voici deux créateurs à découvrir impérativement et à acquérir sans tarder !
À la Messe Basel (Bâle) du 15 au 18 juin
Article écrit par Pierre-Jean Sugier