Pour sa deuxième édition, le festival Micropolis poursuit la démocratisation de l’accès à la culture avec neuf spectacles, conçus pour être joués hors des salles habituelles.
Conservatoire régional du Grand Nancy, Institut européen de Cinéma et d’Audiovisuel… cette année, sept établissements de la métropole lorraine – pour la plupart dépourvus d’équipements théâtraux – ouvrent leurs portes au festival Micropolis. « Aujourd’hui, il y a une nécessité d’aller vers les publics, de les sensibiliser à cet art en leur en simplifiant l’accès », résume la directrice du Théâtre de la Manufacture et metteuse en scène Julia Vidit. Une volonté de décentralisation qui a convaincu quatre nouvelles structures de faire partie de cette manifestation, à l’image du Goethe-Institut et de l’IAE. « On pourrait se demander quel est le lien entre une école de management et le théâtre, mais c’est justement l’envie de faire découvrir la culture à cette jeunesse qui donne tout son sens au projet. »
Parmi les spectacles proposés, la création musicale et audiovisuelle n’est jamais loin : Longueurs d’ondes* (01 & 02/10, Théâtre de la Manufacture), mis en scène par Bérangère Vantusso, mêle ainsi sons d’archive et témoignages pour redonner vie à Lorraine Cœur d’Acier, une radio pirate lancée en 1979. « L’artiste contemporain Paul Cox l’a mis en images en s’inspirant du kamishibai japonais, à la façon d’une pièce de théâtre de papier. Le narrateur raconte l’histoire en faisant défiler des dessins glissés dans un castelet en bois, ce qui rend les acteurs très vifs et énergiques. » Laura Fedida et Hugues De La Salle, de la Compagnie trois-6ix-trente, s’emparent donc de la scène afin de livrer « un message sur l’engagement, teinté d’humour et de couleur. »
Le jeune public est également convié à s’initier à ces représentations, notamment à travers Dissolution (29/09-02/10, Goethe-Institut), « une œuvre intergénérationnelle centrée sur trois personnages différents. » Écrite par Catherine Verlaguet, mise en scène par Julia Vidit et jouée par le conteur Rachid Bouali, cette histoire « aborde la question de la disparition et de la transmission : un grand-père s’en va, ce qui entraîne un questionnement sur le sentiment d’exister, la manière dont il faut s’y prendre pour ne pas passer à côté de sa vie. » Seul sur scène, le comédien interprète à tour de rôle le vieil homme, son fils et son petit-fils, créant une atmosphère « douce et drôle à la fois. »
Plus improbable et pourtant « très prenant », le Concert à table (30/09 & 01/10, Théâtre de la Manufacture) de Claire Diterzi et du musicien Lou Renaud-Bailly « interroge sur la création d’un lien par les sons. » La chanteuse détourne des objets du quotidien pour créer un ensemble musical déroutant : « bouilloire, verres d’eau, clochettes, crayons… elle s’en sert pour accompagner sa voix sur ses propres chansons et, même si elle suit une trame, je suis persuadée qu’il y a une part d’improvisation à chaque fois », sourit Julia Vidit.
Au Théâtre de la Manufacture et dans six autres lieux (Nancy) du 29 septembre au 2 octobre
theatre-manufacture.fr
* Voir Poly n°208