Le bal des vampires
Vampires vénitiens et créatures diaboliques anatoliennes se partagent la vedette de cette deuxième livraison de Dracula, l’ordre des dragons. Brrrrr…
L’objet de l’excellente collection 1800 des éditions Soleil (dirigée par Jean-Luc Istin) est de revisiter en bande dessinée les classiques de la littérature populaire du XIXe siècle, choisissant souvent délibérément de partir dans des délires fantasmagoriques. Parmi les différentes séries – trois sagas consacrées à Sherlock Holmes, deux à Jack l’éventreur, une variation sur Alamo… – Dracula, l’ordre des dragons est l’une des plus attachantes. Le pitch ? Simplissime… La medium Letizia Giordano, nièce du célèbre Arthur Conan Doyle accompagnée de son oncle, du chasseur de vampires Van Helsing et de son créateur, Bram Stocker, forment l’ordre des dragons dont le but est de traquer Dracula qui a décidé, avec ses sbires, de saigner l’Europe entière. Ce second opus nous entraîne pour partie en Turquie où un groupe va enquêter sur les origines de Vlad Tepes tombant, dans les grottes d’Anatolie, sur des créatures angoissantes et griffues qu’on dirait sorties du plus inquiétant des romans de Lovecraft. L’autre équipe se rend à Venise pour tenter de libérer Van Helsing, prisonnier du plus grand des vampires depuis le tome 1. Le scénario de l’ultra prolixe Éric Corbeyran (plus de 200 albums au compteur, dont le mythique Chant des Stryges) séduit une fois encore, tandis que les dessins réalistes et glacés du duo formé par Giuliano Piccininno et Sofia Terzo nous plongent en plein cauchemar. C’était le but, non ?