L’âge classique
L’Orchestre philharmonique de Strasbourg a convié le violoncelliste Marc Coppey à une promenade dans l’ère classique. Sous le double signe de Haydn et Mozart, se déploie un programme aux accents néanmoins contemporains.
Né à Strasbourg en 1969, Marc Coppey a connu ses premières émotions musicales avec l’OPS, au cours des scintillantes années Lombard. Son premier concert ? À quatre ans, une prestation du « Brahms Sextet, composé de solistes de l’Orchestre, dont Jean Deplace, son premier violoncelle solo, qui, plus tard, allait être mon professeur », narre-t-il. Très jeune, sa carrière prend une dimension internationale : lorsqu’il remporte, à 18 ans, les deux plus hautes récompenses du Concours Bach de Leipzig (le Premier prix et le Prix spécial de la meilleure interprétation de Bach), il est invité par les plus grands…
Pour ce concert, il interprètera le Concerto pour violoncelle et orchestre n°2 de Haydn, une œuvre qui se situe « déjà au cœur du bel canto et se tourne vers le lyrisme du Sturm und Drang ». Et de préciser : « Grâce au compositeur, le violoncelle s’affranchit de son rôle de continuo et développe de nouvelles possibilités expressives. Haydn utilise toute la variété des timbres de l’instrument, tour à tour basse, ténor et soprano. En cela il est très en avance sur son temps. » Également au menu, une page de Mozart, sa Symphonie n°40 et le surprenant Moz-Art à la Haydn, œuvre de 1977 de Schnittke, compositeur habitué à chercher dans le passé le substrat de ses partitions : ici, il s’agit d’un étonnant jeu polystylistique entre les deux créateurs… Au milieu de ces ors classiques, le minimalisme altier du Silouans Song de Pärt ressemble à une respiration bienvenue.
On retrouvera l’OPS à Guebwiller avec ce programme, dans le cadre des Musicales de Colmar, dont Marc Coppey est directeur artistique depuis 2004, un festival d’essence chambriste symboliquement placé « sous le patronage du grand baryton Julius Stockausen qui invitait ses amis, dont Clara Schumann, à Colmar et Guebwiller à participer à des soirées de musique de chambre. C’est dans cet esprit qu’une vingtaine de musiciens se réunissent chaque année et partagent la scène pour servir le répertoire, du XVIIIe siècle à aujourd’hui, construisant des ponts entre les styles et les époques » avec, cette année, le voyage pour thématique.
À Guebwiller, aux Dominicains de Haute-Alsace, samedi 4 mai
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